EHPAD TARACON/BEAUCAIRE

Le Maire vient de présenter ses projets pour la ville. Pratiquement tous sont sous la maîtrise d’ouvrage du Conseil Régional, du Conseil Départemental ou de la Communauté de Communes. La Ville y participe financièrement, mais seulement pour une petite part ! Monsieur Sanchez n’a donc aucun mérite particulier, malgré ce qu’il voudrait faire croire.

Par exemple, pour les Écoles, les travaux annoncés se résument à des travaux d’entretien ou d’extension ; le projet de l’école de la Rue Nationale semble être tombé à l’eau, alors que la création d’un nouvel établissement est absolument indispensable pour répondre aux besoins d’une ville de plus de 16000 habitants ! On voudrait favoriser le développement des établissements privés que l’on ne s’y prendrait pas autrement ! De même, en ce qui concerne la revitalisation et la restructuration du Centre Ancien : Rien ! Nada ! Niente ! On attend que des immeubles s’effondrent (voir l’arceau de la Rue Camille Desmoulin) et, bien évidemment, on se défaussera sur « les autres » de toute responsabilité !

Les renseignements et documents cités par Midi Libre, tout comme ceux figurant dans le tract de RPB n’étaient pas « du pipeau ».

En effet, l’emplacement choisi est bien « le Petit Bois » et le terrain attenant qui appartient à la commune : l’actuelle trésorerie, de taille modeste, n’est qu’une toute petite partie du projet.

On peut déplorer que le futur établissement ne soit pas implanté sur l’emplacement choisi primitivement : les terrains de l’ancienne gare de marchandises, face au cimetière. La Municipalité préfère y bâtir son « palais » des congrès et, ainsi sacrifier « le Petit Bois ».

D’autres possibilités pourraient être recherchées. Ainsi, après la révision prochaine du Plan de Prévention des Risques d’Inondation (PPRI), un terrain pourrait être réservé sur une zone désormais non inondable, à proximité de la ville : Saint Joseph, les Arves ou la Croix Couverte.

Alors que les besoins sont criants, il n’est pas du tout certain que le futur EHPAD ait une capacité équivalente aux deux appelés à disparaitre.

Il serait également indispensable d’envisager dans notre ville la création d’un foyer-logement pour personnes âgées autonomes, du type de La Margarido à Tarascon.

Paul Jallat

Miracle à Beaucaire !

C’est tout récent et surprenant : certes, l’arrivée d’une nouvelle famille avec un bébé en bas-âge dans la ville de Beaucaire est quelque chose de plutôt banal mais cette famille-là a eu le privilège d’être hébergée dans une mairie habituellement peu accueillante.

Autre surprise rapportée par nos correspondants Balthazar, Gaspard et Melchior, venus dans notre cité pour des livraisons : à Beaucaire, on ne s’en prend plus au port du voile ! En effet, la nouvelle maman porte un beau voile bleu sans que cela ne semble choquer l’hôte des lieux.

Et, autour de cette petite famille, les autres femmes ne sont pas « en cheveux » non plus.

Julien Sanchez bientôt prix Nobel de la Paix ?

« Cachez ce cheveu que je ne saurais voir… »

Avant de critiquer certaines attitudes envers les femmes, balayons devant notre porte…

Le statut de la femme a toujours gêné les tenants du pouvoir, politiques ou religieux. C’est ainsi qu’on peut lire dans le Lévitique, troisième livre du Pentateuque de la Bible, des choses savoureuses mais tenons-nous en pour le moment à Paul de Tarse, « Saint-Paul » pour les catholiques, et son côté primesautier quand il parlait des femmes.

Ci-dessous des extraits de sa célèbre 1èreEpître aux Corinthiens :

« Tout homme qui prie ou prophétise ayant quelque chose sur la tête fait honte à sa tête.

Toute femme qui prie ou prophétise sans avoir la tête couverte fait honte à sa tête : c’est exactement comme si elle était rasée. En effet, si elle ne se couvre pas, qu’elle aille jusqu’à se faire tondre ; et si c’est une honte pour la femme d’être tondue ou rasée, qu’elle se couvre. L’homme, lui, ne doit pas se couvrir la tête, puisqu’il est image et gloire de Dieu, alors que la femme est la gloire de l’homme. »

Et tais-toi !

« Que les femmes gardent le silence dans les assemblées, car elles n’ont pas la permission de parler ; mais qu’elles restent dans la soumission, comme le dit la Loi.

Et si elles veulent obtenir un éclaircissement, qu’elles interrogent leur mari à la maison. Car, pour une femme, c’est une honte de parler dans l’assemblée. »

Extrait de la 1ère Lettre aux Corinthiens de Paul de Tarse 

BONNE ANNÉE 2023

Réagir Pour Beaucaire qui contribue depuis plus de 10 ans à tisser le lien social, à cultiver le vivre ensemble, à lutter pour un monde meilleur et plus juste, souhaite une excellente année à toutes les Beaucairoises et Beaucairois !! Bonheur, santé et meilleures conditions de vie dans notre belle ville de Beaucaire!

Pas d’oubli!

Le Jeudi 8 Janvier 2015 au soir, au lendemain de la tuerie de Charlie Hebdo et alors que le jour même de nouvelles victimes s’ajoutaient au décompte macabre (policiers, Hyper Cacher,….), voici le texte lu devant de nombreux beaucairois, Place Jean Jaurès.

« Merci d’être là aujourd’hui, pour les 12 et pour toutes les autres victimes.

Ainsi donc, hier, et aujourd’hui encore, l’innommable a eu lieu et nous ne nommerons pas ceux qui ont choisi de s’exclure de la communauté Humaine.

Nous nous retrouvons tous orphelins, orphelins et mutilés, dans nos corps, nos cœurs et nos esprits. Ils ont cru, en tuant 12 hommes et femme, tuer un journal, fusiller la République, assassiner la Démocratie. Ils s’en sont pris à ce qu’ils redoutent le plus : la pensée, l’intelligence, l’impertinence, l’esprit critique, la joie de rire même des choses graves. La vérité est qu’ils ont peur, la peur est dans leur camp : la violence est l’arme des lâches, des poltrons et des faibles. Ce n’est pas à nous d’être dans la crainte.

Au contraire, protégeons, cultivons, développons ce qu’ils craignent le plus : la liberté de penser, la liberté de parler, la liberté d’écrire, la liberté de critiquer ou de caricaturer, la liberté de croire ou de ne pas croire, la liberté d’aimer, la liberté tout simplement de vivre ensemble malgré ou plutôt grâce à nos différences. Ce sont nos armes et tant que nous les utiliserons, Charlie Hebdo vivra et la Démocratie et tout ce qui fait notre Humanité.

Ainsi ne nous abaissons pas à leurs méthodes : répondre à la Barbarie par la Barbarie leur serait une nouvelle victoire, nous abaisserait à l’inhumanité, à la bestialité qui est la leur. Ils souhaiteraient que nous en arrivions à des amalgames simplistes pour nous entraîner dans la spirale mortifère de la Haine, des divisions et des discordes civiles. Refusons d’entendre les voix qui tôt ou tard voudront nous entraîner sur ces chemins : ce sont en définitive les meilleurs alliés de ceux qu’ils prétendent combattre et ils se nourrissent l’un l’autre.

Car défendre les libertés fondamentales doit nous devenir un réflexe, une seconde nature : chaque année, des dizaines de journalistes sont, à travers le monde, assassinés, torturés, emprisonnés ; mais c’est sur le pas de notre porte que peut commencer l’inacceptable quand, comme à Beaucaire, un journal et ses collaborateurs sont pris à partie parce qu’ils se refusent d’être les simples porte-paroles d’un élu local. Même s’il n’y a aucune commune mesure avec l’horreur d’hier.

De même, si l’intelligence, la culture, l’esprit critique sont les meilleurs remparts contre l’intolérable, alors veillons à ce que l’École de la République fournisse ces outils-là à tous les enfants de la République, quels qu’ils soient et d’où qu’ils viennent. C’est ce principe fondamental, ce Droit universel de tout enfant à l’Éducation et à l’École qu’il nous revient aussi de défendre et de vivifier, partout, et plus particulièrement ici, à Beaucaire, où cette liberté essentielle a été remise en cause, en septembre, quand il fut question de trier les élèves en fonction de leur langue maternelle.

Du crime d’hier, nous devons ressortir plus forts : nous allons continuer à penser, à parler, à lire, à écrire, à croire ou à ne pas croire, à aimer, à rire ou à chanter, parce que nous sommes l’Humanité, parce que cela leur fait peur, parce que nous n’avons pas peur d’eux.

C’est notre force ! C’est leur faiblesse ! CHARLIE HEBDO vit et vivra ! Ils ne passeront pas ! »

Aux rames citoyens !

Notre petit maire-champion, pas encore olympique, dans les catégories « récup » et «agit-prop », va pérorer : une base fluviale va être construite dans notre ville pour accueillir l’entraînement des rameurs des J-O 2024.

Quel signal fort et paradoxal, dans une municipalité qui tempête au sujet des milliers de rameurs qui traversent la Méditerranée au prix de souffrances terribles et de très nombreux morts.

On préfère les rameurs olympiques sans doute car on suppose qu’ils amèneront du fric. Peut-être, en effet, M. Sanchez pourra-t-il se targuer des retombées de quelques miettes sur la ville et ses commerçants. Mais cela n’est pas si sûr quand on voit le peu de bénéfices financiers que retire la ville lors des Rencontres équestres de juillet. Il est vrai qu’on peut se contenter du spectacle et de la publicité et, comme le dit le chanteur Alain Souchon, « Rêver c’est déjà ça ».

Sans parler de rentabilité, si on considère le coût de l’opération, Beaucaire dépensera 3,5 millions d’euros de la ville auxquels s’ajouteront 2 millions de la région et 1,5 million de l’Etat.

Le choix budgétaire de la ville pose question.

En effet, cet argent aurait pu servir à la construction de l’école qui manque à Beaucaire, toutes les écoles existantes étant surchargées. A noter qu’alors que le nombre d’habitants ne cesse d’augmenter, qu’on construit sans cesse de nouveaux logements, aucune école n’a été créée à Beaucaire depuis 1975 !

On aurait pu aussi trouver le budget pour la remise en état de certaines des écoles de la ville, qui sont dans un état inquiétant. Mais il paraît que l’argent manque pour cela !

Mécompte de Noël

C’est un berger qui faisait paître ses moutons près du fleuve qui les a vus le premier.

Ils longeaient le fleuve, l’air épuisés et pitoyables.

Un homme et une femme. Arrivés par bateau ? Ont-ils débarqué du côté des Saintes et suivi le petit bras du fleuve ? D’où viennent-ils ? De très loin, assurément. De l’autre côté de la mer, c’est sûr, car ils ont la peau hâlée des gens de là-bas.

Ils parlent une langue étrange mais, avec du temps et de l’attention, on arrive à saisir qu’ils ont fui une contrée gouvernée par un roi terrible nommé HèRèNode. Ce roi utilise des quasi-voyous, appelés des « dentitaires » car ils montrent les crocs quand on veut se plaindre ou seulement parler.

Aux abords de notre ville, un paysan, comprenant l’état d’épuisement et de détresse de la jeune femme, lui a suggéré d’aller demander un abri convenable pour mettre bas son petit, pensant naïvement qu’elle serait bien reçue.

Mauvais conseil car, dans notre ville, il leur est fait un très méchant accueil. Comme s’ils allaient prendre la nourriture et la place des habitants. Les plus hargneux de ces gens se sont même vantés de pourchasser ces maudits voyageurs jusqu’au-delà des limites du pays.

Alors, le même berger les a vus longer à nouveau le fleuve vers le sud. La femme avait le cœur aussi gros que le ventre et les yeux remplis de larmes…

Et puis le silence… Le silence de la mer, la mer qui servira de maternité au bébé de cette pauvre jeune femme. Nouveau-né, nouveau-noyé.

La mer encore qui servira de tombeau à toutes les espérances humaines.

Les coupures d’électricité non ciblées, ce sont les inégalités aggravées

Maxime Combes

Maxime Combes

Le gouvernement prévoit de possibles coupures d’électricité cet hiver. Dans de nombreux d’articles de presse du jour, vous lirez que ces coupures pourraient concerner jusqu’à 60% de la population. Vous y lirez aussi qu’il pourrait être « déconseillé de monter dans un ascenseur ou de prendre sa voiture en cas de coupure en soirée ». « Ascenseur et feux de circulation pourraient ne pas fonctionner ». «  Pour éviter que des trains ne soient bloqués deux heures au milieu d’une voie », la SNCF pourrait supprimer des trains, car le système de signalisation, relié au réseau général, pourrait être coupé.

Mieux. Des écoles pourraient être fermées le matin. Et vous n’avez pas la garantie à ce stade que les numéros d’urgence seront accessibles partout et tout le temps. Rassurez-vous néanmoins puisque les hôpitaux, prisons, casernes de pompiers, gendarmeries, commissariats et voisins immédiats de ces édifices resteront alimentés : vous ne pourrez peut-être pas appeler les secours, mais vous pourrez courir aux urgences. On nous promet que les coupures pourraient avoir lieu entre 8 heures et 13 heures et entre 18 heures et 20 heures mais qu’elles ne dureront pas plus de deux heures consécutives et qu’« une même zone ne sera pas délestée deux fois de suite ».

Hors infrastructures vitales et de sécurité, il semble donc n’y avoir aucune réflexion sur l’utilité sociale, économique et écologique des activités qui pourraient ne plus être alimentées.

J’ai hâte. Oui, j’ai hâte de voir comment seront justifiées l’annulation de trains et la fermeture d’écoles pendant que les remontées mécaniques de Megève ou Courchevel continueront à fonctionner.

Hâte de voir comment allons-nous accepter de ne pas avoir de courant pour réchauffer la soupe à 19 ou 20 heures pendant que des panneaux publicitaires lumineux continueront à fonctionner dans les gares et nos centre-villes. 

Hâte de voir la piscine en plein air chauffée à 28°C du Lagardère Paris Racing dans le 16ème à Paris (quartiers riches) continuer à distraire ses membres sélectionnés quand les ascenseurs des tours des quartiers populaires d’Aubervilliers, Bobigny, Clichy-sous-Bois, Grigny seront arrêtés.

Hâte aussi de voir l’aéroport de Roissy-CDG continuer à fonctionner quand la Ligne 13 du métro à Paris sera mise à l’arrêt.

Hâte enfin de voir comment sera justifiée l’absence de courant en début de soirée dans une petite ville pendant que le stade de foot, le gymnase et le cours de tennis de la ville d’à-côté pourront continuer à éclairer des mecs tapant dans un ballon ou une balle. (précision : taper dans un ballon, c’est cool).

J’ai hâte, oui. Vraiment hâte, tellement je n’en reviens pas. Tellement tout cela me met en colère. Pour trois raisons au moins :

1) Ce possible rationnement imposé de l’accès à l’électricité que nous allons devoir supporter ne vient pas de nulle part. Il serait trop facile d’en reporter la seule responsabilité sur Vladimir Poutine et sa guerre en Ukraine. Que l’on soit clair : Poutine est un criminel et cela fait des années que nous le savons. Mais ce rationnement imposé à des populations qui ne sont pas préparées est directement le résultat de l’incurie de gouvernements actuels et passés qui ont été incapables de mettre en œuvre une politique de transition énergétique qui aurait réduit nos besoins et nous aurait affranchi de nos dépendances fossiles et géopolitiques.

On ne le rappellera jamais assez : si les objectifs du Grenelle de l’Environnement (2008) en matière d’isolation des bâtiments avaient été tenus, nous économiserions l’équivalent du gaz que nous importions de Russie avant le début de la guerre en Ukraine. Quand on constate que le gouvernement vient de rejeter les propositions visant à augmenter les crédits dévolus à la rénovation énergétique des bâtiments, avec pour conséquence le fait qu’on va moins isoler de logements en 2023 qu’en 2022, on comprend qu’aucune leçon n’en a été manifestement tirée.

2) Puisque ces mesures de rationnement imposé semblent inéluctables, leur mise en œuvre devrait s’appuyer sur un débat public démocratique de qualité pour savoir où, quand et comment les appliquer. A la place, nous avons l’alliance d’une technocratie d’État et d’un gouvernement enfermé dans sa tour d’ivoire en charge de prendre des décisions qui ont des répercussions sur l’ensemble d’entre nous et pour lesquels ils n’ont reçu aucun mandat. Quelle légitimité auront ces décisions ?

3) Ce plan de rationnement de l’électricité vient après un plan de sobriété fondé sur des engagements volontaires et des incitations non contraignantes, qui faisait l’impasse sur l’essentiel : stopper les productions superflues ; réduire les inégalités ; financer les services publics (transports…) et isoler les logements. Nous l’avions résumé ainsi : 1) La sobriété sans égalité, c’est l’austérité pour les plus pauvres ; 2) La sobriété sans interdiction des activités nocives, c’est une politique de classe qui s’affirme ; 3) La sobriété sans services publics, c’est l’austérité pour la majorité ; 4) La sobriété sans isolation généralisée, c’est la précarité énergétique prolongée.

Impréparation. Incurie. Éloignement. Illégitimité. Contradictions et impasses multiples : n’avons-nous pas déjà vu ce film ? En est-on réduit à espérer que l’hiver ne soit pas trop froid ?

Maxime Combes, économiste et auteur de Sortons de l’âge des fossiles ! Manifeste pour la transition (Seuil, 2015) et co-auteur de « Un pognon de dingue mais pour qui ? L’argent magique de la pandémie » (Seuil, 2022). 

Les coupures d’électricité non ciblées, ce sont les inégalités aggravées © @MaximCombes