Assainissement collectif et Spanc

Le rapport annuel de Veolia relatif au service de l’assainissement 2009 (le traitement des eaux vannes) fait apparaître un coût de 1,61 €/m3 soit, pour une facture moyenne de 120 m3, un coût total de 193,2 € par an.

Dans le même temps les Beaucairois non desservis par le tout à l’égout doivent assurer eux-mêmes le traitement de leurs effluents pour un coût total d’environ 400 €/an qui se décline de la façon suivante :

  • Amortissement de l’installation (fosse + drains) 5000 €/25 ans = 200 €/an
  • Vidange 300 €/3ans = 100 €/an
  • Activateurs biologiques 12 €/3 mois = 48 €/an
  • Total 348 €/an

La maintenance des installations individuelles (tuyauterie, regard, bac à graisse, …) est assurée gratuitement par les particuliers (est à la charge des particuliers).

A cela s’ajoute désormais la redevance due au titre du Spanc ainsi qu’une participation au financement de la station d’épuration dont ils ne peuvent bénéficier.

Le coût annuel du service public de l’assainissement non collectif (Spanc) est de l’ordre de 55 000 € pour l’ensemble de la CCBTA qui gère ce service.

Sur les 1200 installations d’assainissement individuel de la CCBTA, la moitié se situe sur la commune de Beaucaire.

Dans un souci d’équité, la prise en charge par la collectivité du Spanc serait bienvenue.

Brève : utilité publique

JMA et Mme Cellier en appellent au préfet afin qu’il saisisse la Chambre régionale des comptes pour une expertise des comptes de Veolia… avec 2 ans de retard. RPB se félicite d’avoir participé à l’éveil des consciences de nos deux opposants de droite préférés et ne désespère pas que ceux-ci saisissent le président de la République afin de déclarer votre association préférée d’utilité publique.

Brève : le pot de confiture

Après la délibération sur le rapport du délégataire Veolia 2009 lors du conseil municipal, Mme Cellier botte en touche : c’est pas moi c’est les administratifs qui m’ont dit de signer le contrat en 2008.

M. André : c’est pas que nous y’ avait aussi la gauche.

Un comportement qui ressemble à celui de grands enfants pris la main dans le pot de confiture.

Veolia, quoi de neuf ?

Un courrier récent de Générale-des-eaux-Veolia nous invite, sans vergogne, à souscrire un contrat d’assistance pour la réparation des fuites après compteur (tremblez, car celle-ci «n’est actuellement pas couverte en cas d’urgence»). Par ce contrat, Veolia-Mon-générale-des- eaux s’engage à intervenir rapidement si une fuite se déclare chez vous.

Mais n’est-ce pas la même entreprise qui se distingue sur Beaucaire par un rendement du réseau catastrophique (50 % de perte sur le réseau) comme l’a révélé Réagir pour Beaucaire dans le premier numéro des «Trois singes» ? Vous ne rêvez pas : la même entreprise qui se révèle incapable d’assurer l’entretien du réseau public prétend répondre à toute situation d’urgence dans les 2 heures, moyennant 47,88 € par an. Renforcement de votre pouvoir d’achat oblige !

Dans ce même courrier on apprend qu’il en coûte 305 € pour la réparation d’une fuite et 505 € pour le remplacement d’un segment de 2 mètres de canalisation. On mesure alors les économies réalisées par Veolia en trente ans d’exploitation.

Réagir pour Beaucaire renouvelle sa demande de renégociation du contrat du délégataire par la municipalité qui doit imposer à l’exploitant une baisse conséquente du prix de l’eau à Beaucaire.

Les 3 Singes n°1 / décembre 2008

Notre fameux journal que vous avez peut-être eu la chance de trouver dans votre boîte aux lettres et que vous pouvez également consulter au format PDF !

Cliquez sur le lien pour voir le journal (collector !) de décembre 2008 : Les trois singes décembre 2008

les-trois-singes_decembre-2008_RPB

L’édito

L’actu c’est d’abord le projet POWEO qui fait le forcing pour s’implanter en zone industrielle histoire de donner une symétrie au soyeux panache blanc de l’usine TEMBEC. Pour une fois que l’on pourra dire que le Gard est au même niveau que les Bouches du Rhône… C’est aussi la fermeture probable à la fin de l’année de l’usine LINPAC de Tarascon avec 130 licenciements à la clé dont de nombreux Gardois. Vous allez me dire qu’est ce qu’on peut faire contre l’opacité de la gestion financière d’une multinationale qui ferme et ouvre des sites partout dans le monde comme bon lui semble ? Je vous répondrai qu’effectivement on ne peut pas faire grand-chose, mais ne pas dénoncer cette situation serait à mon sens être complice de ce genre de politique. Enfin l’actu c’est le rapport d’activités du délégataire du service de l’eau, à savoir VEOLIA qui nous apprend que lorsqu’il pompe 1000 litres d’eau dans la nappe phréatique, moins de 500 arrivent chez l’usager. Tout ça pourquoi me direz vous, parce que VEOLIA ne répare pas les fuites ! Pour une compagnie des eaux c’est tout de même navrant. Ne me demandez pas qui paie la facture car ça, bien sûr, vous le savez déjà. Concernant cette actu brûlante et parfois dramatique, je vous renvoie aux articles de fond de ce numéro, rédigés par mes brillants camarades.

Le (gros) mot du président

J’ai un gros problème existentiel, comment vaincre cette foutue angoisse de la page blanche ? C’est un moment historique, un premier édito, pour la première édition du journal de la première association de gauche de la première ville de la Région Languedoc en matière de rejet de monoxyde d’azote. Pour ceux qui n’avaient pas suivi, cette ville c’est Beaucaire. Donc, comme je le disais, j’ai un peu la pression et je me dis qu’à force de parler pour ne rien dire je vais bien finir par noircir ma page.

Tout d’abord savez vous ce qu’est Réagir pour Beaucaire (RPB pour les branchés) ? Une salle de fitness ? Un nouveau club taurin ? La réponse est non. Cherchez bien, je suis sûr que ce nom vous dit quelque chose. Un groupuscule d’auto-défense contre les invasions tarasconnaises ? Toujours pas. Une antenne locale du fan club de Michelle Torr ? Alors là, vous n’y êtes pas du tout. Je vais vous donner un indice : si je vous dis « Votez Georges Cornillon », ça vous rappelle quelque chose ? Bien entendu, les dernières municipales, la liste de gauche, le débat sur POWEO, le tandem André-Cellier pris dans une triangulaire etc. C’est bon, vous nous remettez ?

Eh bien figurez-vous que nous, les femmes et hommes issus de cette liste, venus de tous les horizons géographiques, Paris, province, Gard et même Beaucaire et de tous les courants politiques, socialos, cocos, écolos, tranquilos etc., n’avions pas envie d’attendre 6 ans pour nous revoir. Oh, bien sûr nous aurions pu créer un comité du souvenir et organiser des réunions durant lesquelles nous nous serions remémorés les grands moments de la campagne 2008, ses intrigues, ses coups-bas, ses héros, tout en sirotant un « La belle Pierre » rosé bien frais avec en fond sonore le dernier album d’Adamo. Mais vraiment ce n’était pas l’esprit de ce collectif, riche de sa diversité et durablement soudé. Et puis nous avions trois élus à soutenir au Conseil Municipal et une nouvelle majorité à mettre sous observation afin d’éviter, autant que faire se peut, des dérapages opportunistes et clientélistes du type de ceux connus durant l’ère André-Cellier.

Enfin l’expérience de la campagne nous a montré que nos convictions profondes, nos valeurs de solidarité, de fraternité, d’écologie, qui caractérisent la gauche en général et plus spécifiquement celles de notre collectif, n’avaient pas suffisamment été entendues par les Beaucairois. Si Beaucaire s’appelait Neuilly, le ghetto de riches préféré de notre cher président, où le taux de logement social est inférieur à 5%, on pourrait comprendre que les questions sociales et environnementales ne soient pas une préoccupation majeure de la population. Mais justement, Beaucaire n’est pas Neuilly. Nous avons donc abouti à la conclusion que si nous n’avons pas été entendus, c’est parce que nous n’avons pas été compris. Le « prime » de TF1, les têtes de gondoles de Carrefour, et les 25 ans incompressibles de Jean Marie-André ont eu raison de la conscience politique de gauche de nombreux Beaucairois. Notre souci à ce jour est donc, au-delà de notre implication dans les conseils municipaux, de mener un travail de fond auprès de la population.

L’objectif de ce travail est la sensibilisation aux problématiques locales relevant de l’intérêt général sur lesquelles l’échelon politique communal peut encore avoir une influence. Cette sensibilisation implique aussi une mise en perspectives de ces problématiques avec les phénomènes globaux qui font malheureusement l’actualité nationale et internationale quotidienne. Ouvrir l’esprit et le cœur des beaucairois, tel est donc notre ambitieux projet.

Bon, maintenant que vous savez qui nous sommes vous avez peut-être, pour ceux qui ont tenu le coup jusque là sans zapper sur « La nouvelle Star » ou le championnat de football, envie de savoir quelle est notre lecture de l’actu beaucairoise. Alors ne bougez plus nous avons ce qu’il vous faut, à savoir le journal que vous avez entre les mains que nous souhaitons trimestriel si nos moyens nous le permettent. Si vous voulez du moderne et de l’interactif il y a aussi le site internet où vous pourrez faire des commentaires sur nos articles jusqu’au bout de la nuit. Si d’aventure vous deveniez accro à notre ligne éditoriale croustillante et solidaire vous pourrez aussi nous transmettre votre adresse email via notre site internet afin de vous abonner à notre lettre d’information.

Enfin si par une nuit sans lune, alors que vous cherchez un raccourci que vous ne trouverez jamais, un spectre de lumière aux traits de Georges Cornillon éblouissait vos yeux incrédules, surtout pas de panique, il s’agit juste d’un message vous informant que vous êtes prêt psychologiquement et spirituellement à adhérer à Réagir pour Beaucaire pour la modique somme de 10 € par an.

Avec tout ça je n’ai toujours pas parlé d’actu. Enfin ce qui me console c’est que j’ ai fini mon édito, et oui j’ai droit à une page, et que je vais donc pouvoir aller me coucher. Ben oui je vous rappelle qu’à moins de bénéficier d’un emploi fictif, les activités politiques c’est en dehors des heures de travail.

Sur ce, bonne nuit à tous

Le Président

Chez Veolia ça fuit comme un panier

Petit historique

Le premier réseau d’eau potable à Beaucaire date de 1912 puis a été complété en 1929. Jusqu’à la fin des années 50, aucun travail d’envergure n’a été entrepris. Le réseau de canalisations dépassait à peine 3 km, le seul réservoir de 500 m³ (situé à proximité de l’actuel LEP Paul Langevin) alimentait quelques rues du centre ancien, la rue de Nîmes et le rez-de-chaussée de maisons de la rue de la République. La capacité de production restait insuffisante. « L’eau de la ville », eau du canal d’irrigation et donc impropre à la consommation, apportait le complément nécessaire à la population. Il fallut attendre 1959 pour que l’adduction d’eau devienne « la priorité des priorités » de la nouvelle municipalité. En juin 1964, la nouvelle station de pompage fut mise en service après la construction d’un nouveau réservoir de 1000 m³, de 10 km de canalisations posées et de l’ouverture d’un nouveau puits de captage au lieu-dit « les 5 platanes ». L’effort fut poursuivi au cours du second mandat de la majorité Boyer par la construction d’un nouveau réservoir et l’extension du réseau qui atteignait en 1971 plus de 20 km.

En 1974 la nouvelle équipe, toujours dirigée par José Boyer, accorda sa confiance à la CGE (maintenant Veolia) pour la gestion du service de l’eau potable. Des problèmes liés à la gestion du personnel et la complexité croissante du réseau nécessitant davantage de compétences motivèrent sa décision. Cependant on peut affirmer que le réseau confié aux bons soins de cette entreprise était en parfait état.

Fuites d'eau chez Veolia

Qu’il semble naturel et évident aujourd’hui de disposer de ce bien souvent qualifié « d’or bleu » dans nos logements ! Imagine-t-on de nos jours vivre sans elle comme c’est le cas pour près de 1,1 milliards de personnes dans le monde ? Pourtant ce patrimoine universel, bien commun des peuples, et source de vie -l’eau potable- est plus que jamais en péril. Réchauffement climatique, pollutions, rupture naturelle du cycle de l’eau sont autant de menaces qui doivent nous conduire à être de plus en plus vigilants sur l’utilisation que nous faisons de l’eau potable. L’heure est à l’économie des ressources naturelles, de l’eau potable en particulier.

Oui mais pas à Beaucaire ! En effet la lecture des rapports annuels du délégataire pour le service de l’eau potable 2006 et 2007 est particulièrement accablante pour Veolia, entreprise qui a pourtant en charge la gestion de ce service depuis 1974.

Parmi les indicateurs les plus inquiétants figurent :

  • Le taux de rendement du réseau qui dépasse péniblement les 50 %. Cela revient à dire que près de la moitié de l’eau pompée et traitée est perdue dans les canalisations.
  • Le nombre de fuites réparées sur l’ensemble du réseau qui dépasse 85 km actuellement (9 fuites réparées en 2006, 8 en 2007) est anormalement faible en regard des pertes enregistrées. Cela signifie que Veolia ne recherche pas les fuites existantes dont le coût est supporté par les usagers du service public, alors que le contrat d’affermage lui en fait obligation.

Mais que fait Veolia depuis plus de 30 ans ? Elle relève les compteurs, facture l’eau consommée et entretient les canalisations.

Personne ne peut contester la ponctualité des factures. Pour ce qui est des compteurs relevés, nous sommes de plus en plus invités à le faire nous-mêmes en renvoyant une carte dûment affranchie. Quant à l’entretien des canalisations, il est permis de douter de l’efficacité de cette entreprise puisque les chiffres précédemment cités montrent un réseau d’adduction d’eau en piteux état, un délégataire qui ne satisfait pas à ses obligations contractuelles et laisse se dégrader la situation. L’usager ne paie-t-il pas deux fois la prestation d’entretien ? Une première fois au délégataire qui ne l’exécute pas et une seconde fois à la commune au titre du renouvellement. Par renouvellement il faut comprendre le remplacement des canalisations à la charge de la collectivité (et donc de l’usager). En réalité, le rapport révèle une gestion du réseau de canalisations par Veolia gravement défaillante. Si la municipalité ne réagit pas, il en résultera un coût supplémentaire très important pour les usagers.

Que valent alors les campagnes de sensibilisation des consommateurs qui « sont incités à un usage responsable de l’eau » ? L’économie d’eau réalisée par l’ensemble des citoyens qui ferment le robinet pendant qu’ils se lavent les dents n’est-elle pas dérisoire comparée à la quantité d’eau perdue dans le réseau de Beaucaire (880 000 m³ en 2007 !) ?

Nous sommes une fois de plus confrontés à une gestion productiviste d’un service public où la recherche du profit prend le pas sur les besoins humains. Dans ces conditions, il nous apparaît urgent que la majorité municipale entre en relation avec des dirigeants de Veolia afin de redéfinir les missions du délégataire dont le contrat a été renouvelé en 2007 par l’ancienne majorité.

D’autant plus urgent qu’une extension du réseau d’eau potable à la plaine est prévue…

Peut-être faut-il aussi s’interroger sur l’opportunité, face aux carences avérées de Veolia, d’engager une procédure de déchéance, ou tout au moins d’obtenir une renégociation à la baisse des tarifs parfaitement injustifiés. Rappelons quand même que le prix de l’eau a triplé entre 1992 et 2002 atteignant à cette date 2,60 € le m³ alors que la moyenne pour le Gard à la même époque ne dépassait pas 2,37 €. Renégocier à la baisse le prix de l’eau de 50% ne relève pas de l’utopie, prenons pour exemples des agglomérations importantes comme celle du Grand Lyon qui ont obtenu des réductions substantielles sur les factures d’eau.

Il convient de rappeler par ailleurs que nos investigations ne se sont portées à ce jour que sur la délégation du service publique d’eau potable. Or sa facturation contribue à moins de 50% du prix du m3. Le reste est en effet imputable au service public d’assainissement collectif, collecte et traitement, lui aussi délégué à Véolia. Nous vous tiendrons donc informés dans les mois à venir, avec le plus d’objectivité possible, de la situation technico-économique de ce service. En se basant dès à présent sur la fréquence des rejets hors normes de la station d’épuration et sur celle des dysfonctionnements des postes de relèvement du réseau, il y a malheureusement fort à parier que nous aboutissions à un constat analogue.