Un maire en action française

Le samedi 10 mars, à Nîmes, s’est tenu un colloque sur l’histoire de l’organisation du F.L.N. en France.

Organisé par plusieurs associations comptant des gens d’origine tant française qu’algérienne, il se tenait dans une salle mise à disposition gracieusement par le Conseil Général. Ce colloque, prévu et annoncé depuis un an, devait se tenir aux environs du 19 mars, date du cinquantième anniversaire des Accords d’Evian, lesquels mettaient fin à la terrible Guerre d’Algérie. Il s’agissait, pour les organisateurs, d’approfondir et de confronter les connaissances historiques sur ce sujet et non d’encenser un mouvement politique.

Or, ce samedi 10 mars, cette rencontre a provoqué une réaction d’une hostilité aussi tonituante que déplacée.

Que le souvenir des « évènements d’Algérie », comme on les nommait alors dans la presse, soit douloureux pour les Pieds-noirs, les Harkis, les combattants des deux camps et leurs familles : c’est normal. Cependant, au lieu de manifester d’une manière aussi stérile, il aurait sans doute été plus judicieux, de la part de ces opposants, d’organiser d’autres conférences ou débats, par exemple sur le triste accueil qu’ont reçu les réfugiés de toutes origines en 1962 !

Peut-être y a-t-il eu naïveté de la part des organisateurs du colloque, de croire que cinquante années auraient suffi à apaiser les passions ? Peut-être y a-t-il eu une information insuffisante ? Peut-être mais, en réalité, il s’agissait surtout, pour les manifestants, quelques personnes sans scrupules ni vergogne, de flatter un électorat nostalgique de l’époque coloniale, de montrer du doigt un Conseil Général pseudo-complice et de profiter ainsi d’une occasion, trop belle en cette période d’élections : pas moins de trois candidats à la députation et nombre de maires paradaient en première ligne…

Qu’un élu de la République manifeste une opinion politique, un sentiment religieux personnel, c’est son droit de citoyen mais, dans ce cas, qu’il agisse à titre privé, sans porter d’écharpe tricolore ! Sinon, par le port de ce symbole, il engage tous ses électeurs, tous ses concitoyens sans avoir leur adhésion.

L’écharpe tricolore n’est pas un cadeau personnel que la République accorde à un élu pour qu’il aille, en exhibant ce « trophée », fanfaronner avec ses copains comme des gosses dans une cour de récréation !

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