Rhône rive gauche

L’actualité récente (ponton rive gauche) révèle une curiosité géographique locale qui nous interpelle : pourquoi la rive gauche du Rhône appartient-elle souvent aux communes situées en rive droite ?

Il faut remonter au traité de Verdun en 843 pour trouver une explication. Cette année-là, peu après la mort de leur père Louis le pieux, les trois petits-fils de Charlemagne se partagent l’héritage du grand père : l’Empire carolingien.

A Charles le Chauve l’Ouest, en gros une ligne allant du Rhône à l’Escaut en passant par la Saône, la Marne et la Meuse, à ses frères Lothaire et Louis tout le reste.

Charles impose les règles du jeu, il s’occupera de la gestion des cours d’eau de ce qui sera désormais le royaume des Francs, le Rhône en fait partie.

Le Rhône, ses îles et les « laisses du Rhône » (les nouveaux terrains apparaissant après inondations ou simplement baisse des eaux) appartenaient au Royaume de France, au-delà, c’était le Saint Empire Romain Germanique… ou un bout des États du Pape : Avignon n’est devenue française qu’en 1793.

Cette situation va durer jusqu’en 1480, date à laquelle le Bon roi René, celui du château de Tarascon mais aussi Duc d’Anjou, Roi de Naples, de Sicile et d’ailleurs, va quitter le bon peuple de Provence.

Sa succession fut quelque peu tourmentée, et, en 1482, les Etats généraux provençaux reconnaissaient le Roi de France Louis XI comme Comte de Provence.

La Provence faisait désormais partie du Royaume de France, mais les limites de l’ancien royaume n’étant pas remises en cause, la rive gauche du fleuve demeurait propriété des villes situées en rive droite.

D’où la présence de Vallabrègues dans le Gard. D’où un malaise à Tarascon lors des inondations, bien des Beaucairois, considérant cela comme une aubaine, tentaient d’y piller les maisons abandonnées «puisque le Rhône était beaucairois à cet endroit».

D’où les procès lors de la création d’une île artificielle par Beaucaire, qui rabattait le fleuve sur le nord de Tarascon ; cette île a été rapprochée de la rive droite (aujourd’hui le Pré).

D’où des procès pour attribuer la Camargue à l’une ou à l’autre rive (après tout, c’était une île !).

Mais Arles a su préserver son arrière pays…

Lettre d’information de juillet 2012

Le conseil municipal du 3 juillet n’a pas tenu toutes ses promesses. Pourtant, l’ordre du jour était séduisant avec plusieurs rapports d’activités (CCBTA, élimination des ordures ménagères, Veolia, GrDF, GSM ) soumis à la sagacité de nos élus et du premier d’entre eux en particulier. L’occasion était excellente pour débattre des actions et compétences de la communauté de communes, de mettre à plat les dysfonctionnements de la filière de collecte et de traitement des ordures ménagères, de critiquer l’activité des délégataires Veolia et GrDF. Mais elle intervenait sûrement trop tôt après l’indigestion électorale de M. Bourbousson qui n’a répondu à aucune question. Trop tôt aussi pour une opposition de droite toujours divisée et qui n’avait manifestement pas très bien préparé ce conseil.

Deux décisions que nous jugeons positives ont cependant retenu notre attention : la déclaration du maire annonçant que ses services avaient enfin sollicité l’aide de la préfecture pour résoudre le problème des constructions sans permis. Et la création d’un café des parents proposée par l’adjointe à l’éducation Mme Navarro (rare élue de la majorité qui semble connaître les dossiers dont elle a la responsabilité) qui s’inscrit dans une réflexion indispensable à Beaucaire sur la parentalité.

Pour le reste, à vous de juger.

Veolia a-t-elle tenté de tromper les élus beaucairois ?

L’examen du rapport annuel de Veolia (p.j.) fait apparaître des incohérences lui permettant d’afficher un taux de rendement du réseau d’eau potable conforme aux objectifs fixés dans le contrat de délégation de service public et d’échapper ainsi aux pénalités prévues.

Lors du conseil municipal, nous avons pointé et explicité ces incohérences, ce qui a poussé M. le maire à reporter l’adoption du rapport du délégataire, … qu’il a ensuite soumis au vote dans un grand élan d’étourderie !!!

Très surprenante aussi l’attitude de plusieurs adjoints de la majorité qui ont essayé à travers toutes sortes d’arguments spécieux de tenter de sauver le soldat Veolia : alors que nous parlions de Kwh, l’un nous répondait «variation saisonnière des coûts», un autre évoquait «les compteurs de la station de relevage oubliés» (le rapport de Veolia précise pourtant clairement qu’il s’agit de la station de production). Bizarre, bizarre… Ne sont-ils pas là pour défendre les intérêts des Beaucairois ?

Quelques éléments de réflexion tirés du rapport de Veolia pour l’année 2011 sur la commune de Beaucaire :

  • comment expliquer qu’en 2011, alors qu’on a prélevé 10,12% d’eau en moins dans la nappe (-140 645 m3), on ait utilisé 5,74 % d’électricité en plus (17 967 Kwh) ?
  • à titre de comparaison, l’année 2006 avait connu une baisse des prélèvements du même ordre (- 144 769 m3) et une baisse induite de la consommation d’électricité (- 30 930 Kwh), ce qui est logique.
  • alors que de 2005 à 2010 il fallait utiliser entre 225 et 236 Wh pour pomper 1 m3 d’eau, comment se fait-il qu’il en faille 265 Wh en 2011 ?

N’ayant aucune confiance vis-à-vis des élus en place pour éclaircir cette situation et en tirer toutes les conséquences dans l’intérêt des Beaucairois lors de la renégociation quinquennale du contrat prévue en 2013, nous adressons un courrier à l’Agence de l’eau, partie prenante dans cette affaire, en espérant que celle-ci fera toute la lumière sur ces incohérences.

Ci-dessous les extraits des pages 27 et 39 du rapport du délégataire Véolia que nous remettons en cause

Rapport Veolia 2012 page 27

Rapport Veolia 2012 page 39

Y a-t-il un pilote dans l’avion ?

Qui doit-on croire lorsqu’est évoquée la situation de la filière du traitement des ordures ménagères ? Hélène Deydier qui déclare dans le Midi Libre du 27 juin 2012 que le syndicat qu’elle préside n’est pas indifférent à la situation d’Ecoval 30, menacée par un dépôt de bilan ? Ou le premier adjoint de la commune de Beaucaire qui évoque (en le sortant de son chapeau) au cours du conseil municipal du 3 juillet la création d’une régie temporaire pour reprendre l’activité de l’usine défaillante ?

Une chose est sûre : la taxe d’enlèvement des ordures ménagères va augmenter comme nous l’avions écrit en décembre 2011 dans notre journal : cette prévision a été confirmée par M. Ledur en conseil municipal.

On est prié de croire sur parole les propos rassurants de ce dernier lorsqu’il évoque un plan B pour pallier le retrait de Théolia, l’actionnaire majoritaire d’Ecoval 30. Sans s’étonner du mutisme nerveux d’Hélène Deydier, pourtant responsable de ce dossier en tant que présidente du syndicat mixte Sud Rhône Environnement !

Nous resterons vigilants et attentifs à la situation des salariés, aux conditions de reprise de l’usine si un dépôt de bilan était prononcé dans les mois à venir et à la sincérité de l’action des élus responsables de ce service public.

CCBTA – Ponton – GSM

L’examen du rapport annuel d’activité de la CCBTA en conseil municipal est le seul moment où la démocratie directe peut s’exercer à propos de l’intercommunalité.

Ce 3 juillet 2012, nous avons questionné son président multicartes M.Bourbousson.

Parmi les compétences obligatoires de la CCBTA figurent :

  • la mise en œuvre d’un plan d’action foncière avec la Safer, des actions de soutien aux productions agricoles et aux AOC…,
  • pour les compétences optionnelles, la construction, l’entretien, la gestion d’établissements sportifs d’intérêts communautaires, l’élimination et la valorisation des déchets ménagers et assimilés, l’étude d’une politique de gestion des espaces boisés, des zones humides

Sur tous ces points et bien d’autres encore M. Bourbousson est resté muet, s’en remettant aux réponses évasives du directeur général des Services de la CCBTA appelé en renfort sous l’orage.

Quant à l’investissement des élus dans leur délégation, jugez par vous-même :

  • aucune réunion en 2011 du groupe de travail sur les déchets ménagers et assimilés alors que ce sujet est abordé à chaque conseil municipal et que 54 des 84 employés de la CCBTA y sont affectés,
  • si l’Office de tourisme de Beaucaire fait des efforts pour attirer 5 000 à 10 000 visiteurs en plus par an, aucune réunion de la commission tourisme de la CCBTA n’a eu lieu alors que cette compétence lui a été transférée.

Au moment même où une délégation de l’Office de tourisme participait aux salons du tourisme de Bruxelles et de Berlin, se tenait à Beaucaire une enquête publique pour aménager sur le territoire beaucairois un ponton au seul profit de la commune de Tarascon. M Fabre, maire de Tarascon, en attend 100 000 visiteurs par an livrés à domicile.

Aucun élu de Beaucaire n’a émis un avis sur le registre d’enquête publique, enquête menée dans la plus grande discrétion, le conseil municipal de Beaucaire n’a pas été informé de ce projet et ne s’est donc pas prononcé.

L’extension de la carrière GSM au-delà de l’emprise de la carrière Calcia sur des terrains agricoles classés AOC Costières de Nîmes était également à l’ordre du jour du conseil municipal du 3 juillet.

Interrogé sur le fait de savoir si les agriculteurs avaient été consultés en amont, M. Bourbousson fut pris de court : lui, l’ex-syndicaliste agricole, n’y a même pas pensé !

L’agriculture locale avait consenti un gros effort à la fin des années 80 en acceptant de laisser 200 ha de terres agricoles aux carriers en échange des terrains situés au nord de la commune vers St-Roman. Cette transaction était à l’époque consentie «pour solde de tout compte».

Quelque 20 ans plus tard, les carriers reviennent à la charge et veulent 45 ha de plus, prétextant «fournir des produits locaux de qualité reconnue, limiter les distances de transports».

A l’AOC ‘graviers des costières’ en circuit court nous préférons notre vin AOC Costières de Nîmes, c’est pourquoi nous avons voté contre cette délibération.

Lettre d’information de mars 2012

«Ça fait un an et demi qu’on travaille dessus»

Quand le Maire, répondant à une question des élus d’opposition de gauche à propos de l’augmentation régulière de la taxe d’enlèvement des ordures ménagères (TEOM), dit :

Ça fait un an et demi qu’on y travaille

…il y a tout lieu d’être inquiets.

Depuis quelques mois, RPB s’intéresse de près à la problématique de la collecte et du traitement des ordures ménagères. La CCBTA collecte, le syndicat mixte Sud Rhône Environnement délègue le traitement des déchets à la société Ecoval et le contribuable paie la facture via la TEOM dont le coût a augmenté de 4% en 2010 et de 4,6% en 2011.

Et ça risque de flamber dans les années à venir ! Pourquoi ?

Ecoval est déficitaire à hauteur de plusieurs millions d’euros depuis son inauguration par Mme Cellier en 2007. Les actionnaires, n’acceptant plus de perdre de l’argent, souhaitent renégocier le contrat qu’ils jugent déséquilibré.

Qui est en face pour discuter ? Mme Deydier, présidente de Sud Rhône Environnement, qui confirme que le coût de la collecte ne cesse de croître, rejetant ainsi la responsabilité sur la CCBTA, ou M. Dufour, adjoint à la susnommée, qui nous renvoie au syndicat mixte, donc à Mme Deydier, pour les détails de la facture ? Et tout ça en plein Conseil municipal…

Dans ce jeu de patate chaude dont tout le monde veut se débarrasser, il n’y a que Jacques Bourbousson pour afficher sa confiance et sa sérénité. La campagne électorale grise notre homme, le transcende dans son art de la pirouette et de la dérobade.

Mais la politique n’est pas un art, encore moins un artifice.

Nous demandons d’urgence aux élus en charge de ce dossier de prendre leurs responsabilités en mettant tout en œuvre pour limiter la hausse de la TEOM. La situation l’exige.

Négligence ou incompétence ?

A l’évidence les intérêts des beaucairois ne sont pas mieux défendus aujourd’hui pour l’appontement qu’ils ne le furent naguère auprès de Veolia :

Comment les élus de la majorité municipale ont-ils pu ignorer l’enquête publique relative à l’appontement pour paquebots à passagers prévu sur les communes de Beaucaire et Tarascon, enquête qui s’est tenue pendant tout le mois de novembre en Mairie de Beaucaire ?

Aucun avis d’élu sur le registre prévu à cet effet, aucune délibération en Conseil municipal, aucune publicité de l’enquête publique sur le site officiel de la ville, plus grave encore, aucune participation à l’élaboration de ce projet qui mobilise pourtant depuis 5 ans la CNR et la Mairie de Tarascon.

Nos voisins d’outre-Rhône n’ayant visiblement pas envie de partager les retombées touristiques et donc économiques de cette halte sur le fleuve, le secret était bien gardé.

Tarascon, qui n’a pas d’accès direct au Rhône, doit traverser la partie de territoire beaucairois située en rive gauche depuis le rattachement de la Provence au Royaume de France en 1487.

Cet élément, connu de nombreux Beaucairois, nous a alertés lorsque, lors d’un passage en Mairie, nous avons découvert l’existence d’un arrêté inter-préfectoral autorisant le dit appontement sur la seule commune de Tarascon.

Alerté par nos soins, puis interrogé à ce sujet en Conseil municipal, M. le Maire de Beaucaire, après avoir consulté les services, a exhibé maladroitement une carte émanant de la CNR redéfinissant les limites départementales.

Poussé dans ses retranchements par l’opposition de gauche, il a fini par admettre qu’il y avait bien un problème et qu’il s’en était entretenu la veille avec un adjoint de la Mairie de Tarascon.

Un accord serait envisagé pour partager un peu les profits de cette halte, nous disait-il alors, avant de proposer le lendemain dans la presse la création d’une halte sur la commune de Beaucaire.

Le bras dormant du Rhône n’étant pas navigable, cette halte beaucairoise ne pourrait voir le jour qu’à proximité de la zone industrielle.

Si cette curieuse option était retenue, nous signalons à la majorité municipale qu’un appontement existe déjà sur la commune de Beaucaire, de l’autre côté du Rhône à proximité de l’usine Tembec…

Plus sérieusement : le Maire de Tarascon, qui installe son appontement sur le sol beaucairois sans autorisation, estime qu’en plus de se faire spolier, les Beaucairois devraient payer 260 000 € pour bénéficier des quelques subsides qu’il voudrait bien, dans sa grande générosité leur accorder.

Comme on peut s’en rendre compte sur la carte ci-dessous, l’appontement en cours de réalisation est bien situé dans le Gard, donc sur la commune de Beaucaire.

Projet d'appontement