Lettre d’information d’avril 2013

Rassemblement du 1er mai

La célébration de la Fête du travail aura lieu cette année à 10h30 face à l’Hôtel de ville. La réalité de la crise, son impact sur l’emploi et sur la remise en cause des acquis sociaux, nécessitent que tous les acteurs politiques et syndicaux se mobilisent pour faire de cette fête un rassemblement massif. Réagir Pour Beaucaire sera présente pour soutenir toutes les initiatives qui oeuvrent pour la défense de la dignité des travailleurs.

[Edit] du 1er mai : malgré la pluie, la Fête du travail s’est déroulée dans la bonne humeur. Quelques photos de la matinée :

Rassemblement de la Fête du travail Discours du 1er mai, place de la mairie, Beaucaire Claude Dubois

Moncigale et libéralisme

Le libéralisme est à la liberté ce que la musique militaire est à la musique.

Les dizaines de licenciements prévus au sein de Moncigale sont la conséquence locale d’une doctrine économique promue par un parti politique, l’UMP, auquel appartiennent les duettistes Christophe André et Valérie Arèse. C’est en effet bien le libéralisme financier qui a permis à Belvédère de spéculer, de s’endetter puis d’utiliser les entreprises bénéficiaires du groupe pour tenter de se renflouer.

Voir ces deux UMPistes s’époumoner en conseil municipal contre le maire de Beaucaire à propos de Moncigale relève de l’imposture et du calcul politicien.

Certes le maire n’est pas exempt de reproches tant ses prises de position depuis des mois se révèlent incohérentes et déplacées. Nos deux agités veulent faire croire qu’ils auraient pu influer sur le devenir de Moncigale : pure duperie de leur part. Qu’auraient-ils fait de plus ?

Les pouvoirs des élus locaux en matière industrielle sont limités : ils peuvent créer une zone industrielle (ce que la municipalité Boyer fit dans les années 70 à Beaucaire), ils fixent le montant de la taxe locale sur les entreprises, ils peuvent accompagner un industriel dans son parcours d’installation et c’est à peu près tout.

Dans le cas de Moncigale, la ville pourrait aider les salariés, s’ils le souhaitent, à créer une scop (société coopérative ouvrière).

Une première table ronde ayant déjà eu lieu à l’automne sans résultat positif, la demande au Préfet d’une nouvelle « table ronde » réunissant tous les acteurs, y compris des représentants de la direction de Belvédère, les représentants syndicaux, mais aussi le délégué régional du Ministère du redressement productif et des membres de la Chambre d’agriculture (la viticulture serait impactée par une réduction ou la disparition de l’activité de Moncigale) peut-elle être encore envisagée ?

Face à un tel gâchis nous devons tous nous interroger : où sont les origines du mal ?

La politique ultra-libérale, où la loi du marché, la concurrence libre et non faussée, la dérèglementation, le libre-échange…, devaient tout régler après la chute du totalitarisme des pays de l’Est à la fin des années 80, est un échec.

En réalité, l’idéologie ultra-libérale ne fait qu’engendrer drames sociaux, licenciements, fermetures d’usines et chômage.

L’économie mondiale doit être encadrée, les politiques ne peuvent offrir l’humanité en pâture à la finance mondiale. A notre niveau, il nous appartient d’inciter au développement d’une économie locale qui serve une demande locale. Parce qu’un modèle construit sur une direction polonaise, un actionnariat fait de fonds de pensions caribéens et ayant ses débouchés en Chine, n’est pas viable à long terme.

L’eau dans la plaine ?

L’une des nombreuses promesses du candidat Bourbousson en 2008 est-elle sur le point d’être tenue ? C’est en tout cas ce que prétendent l’intéressé et son premier adjoint lorsqu’ils projettent de «vendre» des m³ d’eau à Fourques en raccordant le réseau de cette commune directement à la station de pompage Les Arves, propriété de la ville de Beaucaire. Cette canalisation constituerait «l’épine dorsale» à partir de laquelle toute la plaine pourrait être desservie.

L’idée n’est pas nouvelle car déjà suggérée à l’ancienne municipalité André/Cellier, mais qui l’avait rejetée à l’époque pour incompatibilité politique, le maire de Fourques ayant le mauvais goût, selon eux, de trop pencher à gauche.

Sur le papier, l’idée est séduisante : le délégataire Veolia prend en charge la pose d’une canalisation jusqu’au canal Philippe Lamour sans que la commune n’ait à verser 1 liard. En contrepartie c’est Veolia qui aurait l’exclusivité de la vente de l’eau à Fourques et cela pour une durée de 20 ans.

Alors, si vous avez aimé la reconduction du contrat d’eau et d’assainissement en 2007 pour une durée de 15 ans sans que la commune n’exerce le moindre contrôle de l’activité du délégataire, si vous avez apprécié l’attribution du marché de remplacement des branchements au plomb sans appel d’offre, signé les yeux fermés par la vertueuse Mme Cellier, alors vous adorerez la confiance désintéressée de la majorité municipale qui s’apprête à confier un chantier de plus d’un million d’euros à Veolia. Sans mise en concurrence, sans commission d’appel d’offre. En toute transparence…

La durée de l’amortissement calculée sur un coin de table est une aubaine pour Veolia qui exploiterait cette mine d’or pendant 20 ans. Vingt ans de plus à se remplir les poches sur le dos des Beaucairois.

Une autre solution est possible : organiser une commission d’appel d’offre afin de mettre en concurrence les entreprises capables de poser cette canalisation et garder la maîtrise de la vente de l’eau qui appartient aux Beaucairois sans avoir à prolonger notre «partenariat» avec l’ogre Veolia.

Budget municipal : dernier arrêt avant le terminus

Que nous apprend le budget prévisionnel de la dernière année de mandat de M. Bourbousson ? Une fois de plus que la commune a de l’argent et donc des marges de manœuvre car son volume budgétaire est largement au-dessus de la moyenne des communes de population équivalente. Malheureusement les qualités de gestionnaire de M. le Maire pèsent sur l’usage de cette manne et donc sur le niveau de service rendu aux Beaucairois. Avec un niveau d’investissement élevé on pourrait croire que le maire mise sur l’avenir. Que nenni ! A la fin de l’année comptable, le bilan montrera une fois encore que moins de 50 % des investissements auront été réalisés.

Alors pourquoi diable un tel écart entre la prévision et la réalisation si le budget est disponible ? Pour mieux comprendre, il est nécessaire de préciser le qualificatif «disponible» appliqué au budget municipal. Tout d’abord, l’augmentation constante des dépenses de fonctionnement (personnel, fêtes, etc.) fait que le montant annuel pouvant être transféré sur les opérations d’investissement est en chute libre. Il passe ainsi de 2,5 M€ en 2012 à 0,96 M€ en 2013. Ensuite parce que les opérations d’investissement sont financées dans le budget prévisionnel par des emprunts. Naturellement ces emprunts ne sont pas signés, ils ne le seront que si les opérations débutent. C’est pourquoi la municipalité ne se précipite pas pour exécuter son budget d’investissement en totalité car elle serait alors tenue d’emprunter 6 M€ supplémentaires alors qu’elle est déjà endettée à hauteur d’environ 10 M€. Elle pratique donc ce que l’on appelle couramment de «l’affichage budgétaire». C’est-à-dire qu’elle inscrit comme en 2012 une prévision d’investissement à hauteur de 13 M€ alors qu’elle sait dès le départ qu’elle n’en dépensera que 5. Il en résulte alors ce que l’on appelle un manque de sincérité budgétaire. Ceci dit, il est vrai que par les temps qui courent, sincérité et politique ne font plus nécessairement bon ménage. Alors un peu plus un peu moins…

Selon nous, faire de la politique au sens noble du terme, c’est avant tout être capables de faire des choix, de les justifier et de les assumer. Aussi le vote du budget est-il l’un des actes politiques majeurs car il est l’outil financier qui va permettre de réaliser les choix politiques. Il se doit donc à ce titre d’être «lisible». C’est-à-dire que les priorités doivent être facilement identifiables, ce qui n’est pas le cas dans la situation actuelle puisque les 5 M€ d’investissements qui seront finalement réalisés et qui sont de fait la priorité de M. Bourbousson sont perdus au milieu des 13 M€ prévus.

De notre côté, si nous sommes élus en 2014, nous nous engageons à présenter des budgets annuels sincères et à faire preuve de transparence afin que les Beaucairois comprennent vraiment quelles sont les marges de manœuvre de la commune et comment notre politique se traduirait budgétairement.

On n’est pas fatigués !

Depuis deux ans des centaines de milliards de dollars, d’euros, de yens, de livres, de yuans (ah ! la poésie monétaire ! quelle volupté !), sont engloutis pour sauver les banques, les grandes entreprises cotées en Bourse, leurs profits et les dividendes de leurs gros actionnaires.
Faut dire qu’ils étaient malades, une cirrhose financière, une indigestion de spéculation, une boulimie d’achats, de rachats et de concentration, une orgie boursière, une goinfrerie capitaliste, jusqu’à la nausée. Alors, ils ont été patraques, ont vomi, eu la gueule de bois, fait un peu la diète…

Certains dirigeants ont même fait les gros yeux, dit «tss, tss, sachez vous tenir» ; chez nous, il y en a même un qui a dit qu’il allait réformer le capitalisme, supprimer les paradis fiscaux, moraliser tout ça ; on allait voir ce qu’on allait voir !

Et on a vu : les turpitudes de Madame Bettencourt et de son entourage, Bernard Tapie indemnisé pour «préjudice moral» à hauteur de 250 millions par un jury de copains (pas par la Justice !), Bolloré (l’ami du président) qui arrache des milliers d’hectares de forêt primaire en Afrique pour spéculer sur l’huile de palme, les banques qui renouent avec des bénéfices indécents, supérieurs à ceux d’avant «la crise».

Bref, on a tout changé pour que rien ne bouge ! Reste, à la fin du festin, quand tout ce beau monde s’est bien vautré, qu’il y a l’addition à payer ! Bien sûr, sans toucher aux profits ni aux dividendes : ce ne sont tout de même pas les casseurs, les vrais, qui vont casquer ! Pas les seigneurs saigneurs ! Sinon qui ferait tourner l’économie ? Alors, il y a tous ces fainéants : les salariés, qu’on va virer par charrettes entières, ces nantis de retraités qui vivent trop bien trop longtemps, les infirmières, facteurs, policiers, instituteurs trop nombreux et trop bien payés ! Haro sur les retraites, sur la Sécurité Sociale, sur les Services Publics !

On n’est pas fatigués !

On a commencé par la Grèce, on a montré du doigt le Portugal, l’Espagne, l’Italie ; les bien-pensants, les importants, les puissants nous ont expliqué que les Méditerranéens, ils sont comme ça, la faute au soleil sans doute, ils dépensent sans penser au lendemain, de vraies cigales écervelées, qu’il fallait recadrer : austérité, rigueur, économies !

Mais voilà que la chaste Irlande s’y met aussi : sous perfusion financière avant la faillite ! My God ! Ce modèle de vertu, ce «tigre» économique, où les multinationales ne paient presque pas d’impôt, où les cotisations sociales ne pèsent rien, où le laisser-faire ultra-libéral promettait l’enrichissement pour tous ! Les retraités vont y perdre 3 semaines de pension, les fonctionnaires et les travailleurs du privé un mois de salaire, et les jeunes recommencent à émigrer vers l’Amérique ou l’Australie !

Et en plus, du Nord au Sud, de Dublin à Athènes, de Londres à Lisbonne, en passant par Paris, Rome ou Madrid et même Beaucaire, depuis septembre, les peuples descendent dans la rue, demandent des comptes, refusent de payer les pots cassés par d’autres ! Par millions ! Et ce n’est pas fini, car elle est insondable la morgue des nantis, insatiable leur appétit de pouvoir et de profits, inaltérable leur aplomb quand ils viennent nous faire la leçon !

Chez nous, on vient de faire une grande découverte : de plus en plus de personnes âgées (toujours elles, décidément…) vivent dans la dépendance, alors on va créer un cinquième risque pour que la Sécu puisse le couvrir, mais avec «l’aide» des banques, des compagnies d’assurances, des financiers, des boursicoteurs, des rapaces de tous poils et toutes plumes…

Un certain Guillaume Sarkozy, frère de l’autre, est en train de monter un empire «retraite et dépendance», un mauvais titre pour un mauvais film dont les Français auront le mauvais goût de réécrire le scénario ! A Beaucaire, pour la première fois depuis de nombreuses années, la défense des retraites a mobilisé : à deux reprises, au bord du Canal, de simples citoyens se sont mêlés aux militants habituels, dont ceux de RPB, pour dire leur refus de ce recul de civilisation, crier qu’un autre monde était possible ; ils ont été nombreux aussi à se rendre à chaque manif nîmoise (en particulier grâce au bus de la CGT).

La bataille des retraites n’est pas définitivement perdue, celle de la Sécu va s’engager, et celle de l’emploi et d’une autre répartition des richesses… De Dublin à Athènes, en passant par Beaucaire.