OGM, non merci !

Mais qu’ont-ils donc contre les OGM, ces écolos passéistes qui s’opposent à toute forme de progrès ?

«Les OGM vont permettre de nourrir la planète et de vacciner les populations contre le paludisme avec des bananes OGM.»
«Dans la nature, des OGM il y en a partout, l’homme produit des OGM depuis 8 000 ans, en sélectionnant ses céréales».

Qui n’a entendu ce genre de propos largement relayés par les média, voire par certains scientifiques ? (Claude ALLEGRE, dégraisseur de mammouth) ?

Ce soir-là, j’avais le choix entre un énième match de foot sur la une, les bronzés sur la deux et un truc sur les légumes sur Arte. A me légumer le cerveau, j’ai choisi Arte et son documentaire «Le monde selon Monsanto».

Comme souvent, les faits en disent bien plus long que les grands discours, encore faut-il que ces faits soient portés à notre connaissance pour que l’on puisse se forger sa propre opinion. Merci Arte.

En découvrant l’envers du décor sur les OGM, tout un pan de mes certitudes s’écroulait : non seulement les OGM ne nourrissent pas la planète, mais les rendements des plantes OGM sont inférieurs aux rendements des plantes traditionnelles, l’utilisation de pesticides augmente en même temps que les surfaces cultivées en OGM, les dizaines de millions d’hectares dédiées à la production d’OGM dans le monde concernent essentiellement la production de soja et de maïs pour nourrir le bétail et non des bananes anti palu…

Plus grave encore : les dégâts humains sont terribles !

Inde : des milliers de suicides de paysans ruinés par l’achat des graines OGM (très chères), les faibles rendements, l’augmentation des traitements des parasites non visés par la manipulation génétique…

Amérique latine : des centaines de milliers de petits paysans déplacés dans les bidonvilles pour libérer des terres à soja OGM cultivées par l’agro-industrie à grand renfort d’arrosage de roundup par avion. Des opposants abattus, des petits paysans fuyant leur village parce que leurs animaux, voire leurs enfants sont morts sous les traitements aériens d’herbicide.

Mexique : pays d’origine du maïs, il est désormais impossible de trouver des champs de maïs traditionnels non contaminés au maïs transgénique, le vent, les oiseaux, les insectes ont transporté les pollens dans les régions les plus reculées du pays.

Amérique du Nord : la firme Monsanto, dont le siège est à St-Louis dans le Missouri, détient 90% des graines transgéniques du monde. Elle a ses entrées dans toutes les administrations qui pourraient gêner sa marche en avant dans sa volonté de maîtriser l’alimentation mondiale. Elle poursuit en justice quiconque lui ferait ombrage et, à force de procès coûteux, dissuade scientifiques intègres, agriculteurs traditionnels contaminés par les OGM, politiciens sincères…

Europe : tant bien que mal, l’Europe résiste, 86 % des Européens ne souhaitent pas avoir d’OGM dans leurs assiettes, mais la pression sur les décideurs est immense.

Consciente de la mauvaise image véhiculée par les OGM, de grandes enseignes comme Carrefour exigent de leurs fournisseurs l’absence d’OGM dans les produits vendus sous leur marque.

Mettriez-vous un peu d’insecticide dans votre fond de veau, un peu d’herbicide dans votre chapelure ? Les OGM c’est pourtant cela : la plante de maïs transgénique sécrète un insecticide dans toutes ses cellules, celui-ci n’est pas détruit par la cuisson et se retrouve dans votre assiette.

L’hybridation utilisée depuis 8000 ans se passe à l’intérieur d’une même espèce (céréales, bovins…) et non en «croisant» un corbeau avec un platane avec des conséquences génétiques inconnues. Elle a permis d’augmenter les rendements et de nourrir l’humanité tant bien que mal.

Les OGM quant à eux sèment la mort. L’espoir doit venir de la mobilisation citoyenne.

Pour vous forger votre opinion : «Le Monde selon Monsanto» en livre et DVD disponible dans toutes les bonnes librairies. Ce livre relate l’enquête conduite pendant 3 ans par Marie Monique ROBIN, journaliste indépendante (prix Albert Londres pour son travail sur les trafics d’organes dans les pays pauvres).

Site internet : Greenpeace.

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