Tract n°5 : l’éducation à Beaucaire

Réagir Pour Beaucaire 2014 vous présente son 5e tract sur le thème de l’éducation à Beaucaire, une priorité de notre liste pour les prochaines élections municipales de Beaucaire.

Consultez notre tract n°5 en cliquant sur ce lien : lire le tract n°5

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La Poste, un combat exemplaire pour les autres services publics

Les citoyens sont de plus en plus soucieux et révoltés face aux menaces qui pèsent sur ce qui leur reste des Services Publics :

  • L’Education Nationale qui continue à supprimer des postes d’enseignants (17 à 18 000 à la rentrée 2010) et qui prétend lutter contre l’absentéisme des élèves en distribuant de l’argent aux «classes méritantes» ou des billets d’entrée à l’OM, en lieu et place de projets pédagogiques formateurs et structurants, en achetant la «paix» scolaire au détriment de l’enseignement des valeurs civiques, en passant des contrats douteux tout en «oubliant» ses missions primordiales !
  • La Santé, comme les autres services publics, n’est pas une marchandise ni un produit à rentabiliser… comment accepter d’être renvoyé à domicile le lendemain d’une intervention chirurgicale, de payer un forfait hospitalier en hausse de 25%, de régler des franchises médicales de plus en plus lourdes, quand la liste des médicaments remboursés s’allège de plus en plus ? Notre président l’avait dit il y a 2 ans : son modèle était américain et il fallait que les assurances privées mangent une part de plus en plus grosse du gâteau ! Sauf que le « modèle » n’en peut plus d’un système où seuls les riches peuvent se soigner correctement, au prix fort ! Obama rêve d’instaurer aux USA un système de Sécurité Sociale tel que la France l’avait instauré en 1945 ! Sacré Sarkozy, encore en retard d’une guerre !
  • EDF, qui multiplie les filiales (ERDF, RTE, …) en vue de sa privatisation, vient d’être dotée, par décision présidentielle, d’un nouveau PDG : Henri Proglio, dirigeant de la multinationale Veolia que les beaucairois connaissent bien pour son incapacité à gérer correctement leur réseau d’eau et d’assainissement. Veolia : 330 000 salariés à travers le monde, dans des domaines aussi différents que les transports, l’énergie, l’eau ou le traitement des déchets. Et c’est donc un forcené du système privé et de l’enrichissement de quelques-uns sur le dos de la collectivité qui vient d’être nommé à la tête d’EDF, tout en gardant des responsabilités à Veolia ! Il n’y a plus de frontière entre les intérêts privés et le Service Public !
  • Le frêt SNCF, malgré le Grenelle de l’environnement, est affaibli : désormais une entreprise ne pourra plus louer un wagon : ce doit être un train entier ou rien ! Des milliers de PME vont se tourner vers le transport routier polluant !

Et l’on pourrait multiplier les exemples de ce détournement de la démocratie, qui consiste à placer les intérêts vitaux et quotidiens de 60 millions de citoyens entre les mains d’une poignée d’affairistes, qui ont montré leur savoir-faire en plongeant le monde dans la crise économique, sociale et environnementale actuelle !

Il n’y a guère que l’inénarrable Jean-Marie André pour ne pas s’en offusquer ! Lors du Conseil Municipal du 29 septembre, le messie de la droite beaucairoise niait toute intention sarkoziste de privatisation de la Poste !

Désengagez vous, redésengagez vous, qu’il disait !

Depuis 2002 souffle un vent de «réformes» sur la société française, de ruptures depuis l’élection de M. Sarkozy qui prétendait remettre la France au travail (on échappa de peu au sempiternel «La France aux Français»).

Mais réformer pour la droite ne signifie pas autre chose que faire des économies. Et un moyen subtil, certains diront cynique, pour réaliser ces économies est de transférer une partie de ses compétences vers les collectivités locales (régions, départements et communes) qui doivent assumer des fonctions qui jusque-là étaient assurées par l’Etat. Alors que le gouvernement annonce des réductions d’impôt sur le revenu (celui qui est pourtant considéré comme le plus juste, car indexé sur les revenus du contribuable), les transferts de charges, opérés par l’Etat pour compenser les nouvelles missions des collectivités locales, ne se font jamais à la hauteur des besoins, ce qui est logique puisque le principal objectif est de réduire le budget de l’Etat.

Ainsi, par exemple, voilà des années que l’Etat a réduit au strict minimum ses interventions sur les routes nationales parce qu’il savait qu’elles seraient transférées à terme aux Conseils généraux. C’est en 2007 que le transfert officiel a été effectué et c’est donc maintenant à ces derniers d’assumer de lourds travaux de remise aux normes de ces voiries souvent devenues vétustes.
Face à cette décentralisation forcée, les élus locaux pourront actionner trois types de levier pour assumer leurs nouvelles missions :

  • augmenter les impôts locaux,
  • faire des économies sur les missions existantes,
  • déléguer purement et simplement certaines des missions au secteur privé.

On comprend qu’en bout de course, ceux qui pâtiront de ces mesures sont toujours les mêmes, à savoir les usagers des services publics. Le pire est donc à craindre avec l’annonce de la suppression d’une partie de la taxe professionnelle.

Parmi les secteurs où la volonté de désengagement de l’état est la plus marquée, on trouve l’Education Nationale. Xavier Darcos lui-même n’a-t-il pas avoué que toutes les réformes en cours servent d’habillage à la réduction des effectifs et aux suppressions de postes d’enseignants ?

Zoom sur l’école primaire

Première étape de ce processus : les enfants de moins de 3 ans ne seraient plus scolarisés en école maternelle, mais devraient être accueillis dans des «jardins d’éveil» qui relèveraient alors de la responsabilité de la commune ou d’établissements privés. A la charge des parents et des communes de financer ces structures qui alourdiraient significativement les budgets dédiés à la petite enfance.

D’autres mesures contribuent à la destruction du système scolaire actuel :

  • la suppression des RASED, dispositifs d’aide aux enfants en grandes difficultés scolaires. En lieu et place on leur propose une aide ponctuelle dispensée par des enseignants non spécialisés. Difficile de faire plus incohérent lorsque l’un des objectifs affichés du gouvernement est de réduire le nombre d’élèves sortant de l’école sans qualification, la réduction du nombre d’heures hebdomadaires d’enseignement pour les élèves du primaire de 26 heures à 24 heures avec passage à la semaine des 4 jours. Cette mesure populiste qui permet de supprimer les cours le samedi matin ne tient absolument pas compte des rythmes d’apprentissage des enfants. Conséquence : des enfants plus fatigués par un travail inégalement réparti dans la semaine,
  • le remplacement des enseignants absents devient de plus en plus aléatoire. Conséquence directe des 11 000 suppressions de postes en 2008 et des 13 500 en 2009. D’ores et déjà les chefs d’établissement et les inspecteurs d’académie s’adressent directement à l’ANPE pour recruter sur diplôme (Bac+3) des personnels chargés d’assurer des missions de remplacement de courte et moyenne durée. Rappelons quand-même que ces remplacements étaient jusqu’à présent assurés par des enseignants qualifiés.

Citons pour conclure des extraits d’une lettre de Philippe MEIRIEU (universitaire spécialiste en science de l’éducation et pédagogie) adressée au ministre de l’éducation datée du 27 décembre 2008 :

[La politique de votre gouvernement] est dangereuse, parce qu’elle sacrifie l’avenir de notre pays à des équilibres financiers à court terme. Elle est dangereuse aussi, parce qu’elle ne calcule jamais les coûts sociaux, à moyen et long termes, de ses choix.

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