Le FN à Beaucaire

Le FN à Beaucaire : l’insécurité républicaine

Que faut-il retenir des résultats à Beaucaire des dernières élections régionales ? Avec une participation au premier tour de 42 % et d’un peu plus de 48 % au second tour, il serait hasardeux de tirer des conclusions définitives sur les rapports de force entre la gauche et la droite/extrême-droite.

Mais une nouvelle fois, Beaucaire offre au front national l’un des ses meilleurs scores, celui-ci dépassant la barre des 36 % au second tour. Cette situation n’est pas nouvelle, malheureusement, puisque Le Pen obtenait un score à peu près identique au premier tour des élections présidentielles de 2002. A cette époque les raisons de ce vote protestataire étaient déjà connues et analysées dans les médias : chômage et pauvreté endémiques, centre-ville transformé en ghetto social et ethnique, insécurité et impunité de petites frappes se livrant au commerce de stupéfiant, racisme viscéral d’une partie de la population.

En huit ans rien n’a changé, les mêmes causes entraînant les mêmes effets. La responsabilité des dirigeants politiques locaux est évidente, ceux-ci ayant systématiquement instrumentalisés le thème de l’insécurité à des fins électoralistes. A droite, Jean-Marie André et ses affidés, par ses nombreuses déclarations, a contribué à décomplexer les idées xénophobes et racistes. L’abandon du centre-ville, transformé en ghetto, ce vivier de peurs si fédératrices, a servi les discours sécuritaires de la droite locale et a justifié le recours massif à la vidéo-surveillance. Personne ne peut nier son inefficacité (sauf les démagogues et les actionnaires des sociétés commercialisant ce matériel) à Beaucaire, les dernières fusillades dans le centre en apportent une preuve flagrante et… détonante.

A droite toujours, un Bourbousson qui nie du bout des lèvres le soutien du FN local qui lui a permis d’être élu. Son action prolonge celle de ses prédécesseurs en matière de sécurité et son implication dans ce dossier inexistante.

A gauche le thème de la sécurité a été longtemps un sujet tabou, un thème sensible qu’il ne fallait pas aborder, une pente glissante sur laquelle il ne fallait pas se laisser entraîner. Mais ce déni de réalité ne répond pas à une attente des classes populaires, en particulier celles du centre-ville, qui souffrent quotidiennement du comportement déviant de certains individus qui méprisent les lois de la République.

Réagir Pour Beaucaire s’est emparé du dossier de la sécurité et rappelle qu’il n’y a pas de fatalité à cet état de fait. Le maire est garant du bien-être de ses administrés et peut agir en interpellant les pouvoirs publics : police nationale, procureur de la République, préfet. Si son action est volontaire et courageuse, alors les choses peuvent changer.

Mais le courage et la volonté politique ne semblent pas faire partie des qualités du premier magistrat actuellement en poste. Beaucaire Espoir ?

Une réflexion sur « Le FN à Beaucaire »

  1. Sarkozy, à l’approche des présidentielles de 2012, enfourche à nouveau son canasson sécuritaire et gesticule sur tous les faits divers. Les « gens du voyage » sont dans le collimateur ; sujet ultra sensible : dans l’imaginaire collectif, le gitan (relisez Crin Blanc !), le romanichel, le « caraque » comme on disait en Cévennes a toujours fait peur : voleur de poules,voleur d’enfants (« si tu n’es pas sage, le caraque viendra te prendre », ai-je souvent entendu dans ma lointaine enfance !). Profitant d’un acte grave, mais restreint à quelques individus, l’actuelle majorité renoue avec les pires remugles pétainistes…Les tziganes, pourtant citoyens français, sont encore soumis à un texte du maréchal qui les oblige à faire viser régulièrement dans les gendarmeries une forme de passeport interne…C’est, après la communauté juive, le groupe, qui en raison de ses « apparences ethniques » a payé le plus lourd tribut aux chambres à gaz nazies : 300.000 morts approximativement. Et ici, en Camargue provençalo-languedocienne, qui revendique parfois bruyamment ses traditions et ses racines, qui ose se souvenir du camp d’internement de Saliers, à quelques encablures d’Arles, où moururent de maladie et de malnutrition des dizaines de membres de cette communauté ? Merci à l’actuel maire d’Arles, Hervé Schiavetti, qui vient enfin de faire dresser une stèle sur le site où plus rien ne subsiste de cette triste époque. Faire passer au peigne fin du contrôle fiscal tous ces gens, en voilà une idée qu’elle est bonne : dommage qu’elle n’ait pas été appliquée plus tôt à Neuilly, ça nous aurait évité tout un buzz estival, mais il est vrai que Mme Liliane B. n’est pas Rom, juste nomade financièrement helvéto-franco-seycheilloise en son île d’Arros…Enfin, détruire tous les campements irréguliers, c’est génial, mais pour aller où ? Vu que seulement un tiers des communes de plus de 5.000 habitants respectent la loi , en mettant à disposition une aire d’accueil équipée pour « les gens du voyage » : parmi les délinquants, 2 communes en Terre d’Argence : Beaucaire et Bellegarde, alors que nous sommes sur la route des Saintes Marie.Nicolas va-t-il les mettre à l’amende, leur maire respectif va-t-il céder à la démagogie ambiante, au climat de lynchage, ou oser agir en citoyen respectueux des droits et devoirs de chacun ? C’est sûr,Sarko va remonter dans les sondages et le Merle Rouge va perdre quelques plumes dans ce débat, mais la morale, les Droits de l’Homme, ça existe encore ou pas ? On va oser revenir 70 ans en arrière ? Civilisation ou barbarie ?

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