Le coquelet, la basse-cour et le tas de fumier

Un jeune coq,

Tout maigrelet

Blanc-bec et bel emplumé,

De son entourage voulait se faire écouter.

Mais comment se faire respecter

Quand on est si mal fagoté ?

Ne pouvant chanter plus haut que son croupion,

Sur un tas de fumier

Il se prit à monter.

Cocoricos par ci, cocoricos par-là,

Ainsi plus haut placé,

Mes gens seront faciles à toiser,

Se disait-il, en langage de bon volatile

Bien français.

Un autre mâle qui écoutait

Voulut en faire autant

Et sur son tas de fumier

Se mit à lorgner.

« Ce promontoire, à tous appartient,

De la contribution de chacun il en est composé.

C’est un produit de la ferme

Un bien commun que tous peuvent utiliser. »

Le coquelet ainsi ne l’entendait.

« Comment ? Vous m’avez outragé ?

Moi, jeune coq si haut placé ? »

Courroucé comme un dindon,

La basse-cour il fit évacuer,

Et lui fit un procès.

Moralité :

Seul peut monter au pupitre

Celui qui se montre le p(l)us pitre.

Le discours du blanc-bec

Par aucune assistance ne fut écouté,

   Seuls les hommes de robes purent en profiter.             

   Jean des Fontêtes

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