La culture à Beaucaire, état des lieux

Beaucairoises, Beaucairois, en 2008 vous avez élu une nouvelle municipalité. Plus de deux années sont passées, nous avons déjà pu constater les dégâts d’un tel choix. Que ce soit dans le domaine des finances, de l’urbanisme, de la voirie,… combien de rêves se sont envolés, combien de gens se sont un jour réveillés, la bouche bien pâteuse d’avoir trop fait du lèche pendant la campagne électorale ? Tous, non, bien sûr, car le copinage fonctionne encore mieux que sous l’ancien régime. Copinage et embauchage sont les deux mamelles de la politique locale, faits pourtant décriés et reprochés à la municipalité précédente afin de mieux se faire élire.

Alors qu’en est-il, me diriez-vous, de cette satanée culture à Beaucaire, après tous ces constats alarmants ? Qu’en est-il de cette chose assez vague et cuisinée à toutes les sauces, entendue dans toutes les bouches, et dont on ne sait vraiment pas grand-chose, bien qu’on en parle et reparle ?

L’enfant pauvre de la politique locale, la culture, se porte-t-il bien ? Nous fait-il un mauvais rhume ? En tout cas, on ne voit toujours pas de caca nerveux à l’horizon.

Un petit récapitulatif s’impose pour résumer le temps passé depuis plus de deux ans

La municipalité Bourbousson a fait principalement le choix culturel du théâtre, de l’humour et des traditions. Elle a confié la programmation du casino municipal à une seule et unique personne apparue dès le lendemain des élections et, à part quelques renvois d’ascenseurs dont le choix est quelque peu douteux, les investissements culturels tant en personnes qu’en finances n’ont pas vu le jour. La culture taurine, elle, a eu droit à plus d’égards, mais est-ce là de la même culture dont nous parlons ? Sauf, bien sûr, si on considère que les toreros sont des artistes à part entière (mais dans quelle discipline les classer : chorégraphes peut-être ?).

Les associations beaucairoises ont une grande part dans les propositions culturelles de la ville. Nombre de bénévoles œuvrent en ce sens et mériteraient un soutien plus conséquent au niveau des subventions. Mais le budget de Beaucaire, pas mal amputé par celui de la corrida, le peut-il encore ? Les 11 et 14 % d’augmentation des impositions locales prouvent que non. Est-ce qu’il faut se résigner à éduquer nos enfants uniquement par le biais des biou ? Peut-être que les générations futures penseront que Léonard de Vinci a pris l’alternative en estoquant la Joconde de la manade L’Amista et que Rudolf Noureev faisait des shows humoristiques avec Roumanoff sur M6 ! Toute une génération sacrifiée pour assouvir les plaisirs de quelques élus férus de cette lointaine Andalousie chère aux contribuables ? Non nous ne le croyons pas.

La culture à Beaucaire c’est aussi le véritable et très beau musée Auguste Jacquet, mais qui, à notre sens, mériterait plus. Gageons sur les compétences de la nouvelle conservatrice. C’est aussi une école de musique dont les tarifs, trop élevés durant l’ancienne municipalité, ont été, à la demande de Réagir pour Beaucaire, indexés sur le quotient familial, permettant ainsi aux familles les plus démunies d’y entrer. Une bibliothèque, des bouquinistes et des artisans d’art. Ces deux dernières initiatives s’apparentant plus à une course aux labels, avec leurs lots de subventions pour la ville, plutôt qu’à une véritable volonté culturelle.

La culture à Beaucaire c’est encore le manque de lieux spécifiques pour que des manifestations puissent se produire. Là encore, le manque de budget nous diriez-vous, mais n’oublions pas que dans un budget communal il y a des chiffres mais aussi des orientations. Et nous ne croyons pas qu’à Beaucaire la culture fasse partie des principaux soucis des élus de la majorité. La culture populaire, bien que pour satisfaire un électorat, c’est bien, mais il en faut aussi pour tous les goûts. La culture n’est pas qu’un divertissement, elle a principalement un rôle éducatif. Les Beaucairoises et Beaucairois de toutes origines sociales et de toutes générations confondues y ont droit.

Réagir pour Beaucaire, durant la campagne, contrairement aux autres listes électorales, proposait plusieurs axes de travail pour que Beaucaire et les Beaucairois puissent bénéficier d’une véritable politique culturelle digne de ce nom.

Les propositions de Réagir pour Beaucaire peuvent se résumer en trois points principaux :

  • La création d’une véritable médiathèque. Il semblerait que la municipalité en place ait entendu la demande des Beaucairois, mais ne soit pas pressée de leur répondre.
  • La création d’une école municipale d’art plastique. Là encore la demande est forte, des associations locales se sont impliquées et ont déposé un projet en ce sens, mais comme toujours les crédits ne sont pas au rendez-vous.
  • La mise en place de résidences d’artistes afin de fédérer les diverses actions culturelles locales en partenariat avec le service des affaires culturelles de la mairie, la Direction régionale des affaires culturelles, les associations locales et des artistes confirmés.
    Les projets d’artistes en résidence permettent de générer des actions culturelles réfléchies, intelligentes, budgétisées, ouvertes à tous dans tous les domaines artistiques. Plutôt que de proposer aux Beaucairois la culture du consommable, genre un spectacle tout prêt et bien emballé, un artiste en résidence par le biais d’un contrat va pouvoir pendant une période donnée proposer à tout public (enfants, adultes, scolaires, 3ème âge, …) tout un échange, une communication de son travail (visites d’atelier, conférences, interventions en milieu scolaire, spectacles, expositions, etc…). Les financements pour ce genre de projets existent, mais il s’agit de monter des dossiers parfois lourds (il y a des personnes compétentes à la mairie pour ça), mais surtout les choix et les orientations culturelles de la ville doivent satisfaire le maximum de gens et non pas faire le bonheur de certains élus. Pour ce faire on attend encore la création et surtout les réunions des commissions extra-municipales de la culture.

Mais, paraît il, Monsieur Bourbousson, que les vendanges tardives font les meilleurs vins, à condition bien sûr que les intempéries ne viennent pas pourrir les grappes (encore un vieux proverbe chinois à méditer !)

Une politique culturelle ne consiste pas seulement en une programmation de spectacles ou d’évènements… Nous pensons que la culture doit contribuer largement à développer la société, les quartiers, en permettant au plus grand nombre de découvrir, de transmettre, de s’exprimer, bref de développer nos capacités à VIVRE ENSEMBLE.

A Beaucaire, les lieux de rencontre sont rares, c’est pourquoi nous sommes favorables à la création de lieux tels le centre socio-culturel, la Maison des Jeunes et de la Culture ou même la maison de quartier hébergeant des artistes sur les lieux d’activité.

A RPB, nous voudrions que le plus grand nombre de Beaucairois trouvent un lieu pluridisciplinaire de rencontre entre l’Homme et l’Art où il serait possible de confronter des idées, partager une vie de groupe…

De nombreux appartements sont encore vides et non rénovés : pourquoi ne pas les transformer en locaux disponibles pour des artistes animateurs ? Ces lieux auraient rapidement une âme, donneraient du sens à la vie collective… Chaque Beaucairois pourrait ainsi trouver écoute, conseils à travers le sport, la formation, les Arts (peinture, théâtre, cinéma, danse, musique…).

Qui pourrait faire croire que le centre ville de Beaucaire ne peut connaître que la violence, l’indifférence, la médiocrité ???

RPB ne rêve pas : OUI, c’est possible !!! Chiche !

0 réflexion sur « La culture à Beaucaire, état des lieux »

  1. A propos de culture, il ne faut pas oublier l’extraordinaire outil que peut être le musée Auguste Jacquet, labéllisé « Musée de France ». Créé en 1979, il a subi la volonté municipale de le fermer dès 1983 et de supprimer le poste de conservateur, personnel scientifique de l’établissement. Faute de moyens qui lui auraient permis un rayonnement dans ce qui était sa vocation lors de sa création, l’archéologie, il s’est maintenu contre vents et marées. Le départ à la retraite du premier conservateur semble devoir relancer l’existence-même de cet outil culturel. La création d’un poste de conservateur ou de conservatrice est toujours attendue. Cependant l’action de la personne en charge des collections du musée pourra compter, nous l’espérons, sur l’assentiment bienveillant de la municipalité ; peut-être même sur des encouragements et quelques nouveaux moyens matériels et financiers. Quant aux moyens scientifiques, il restent encore à développer. Peu importe, surtout si la structure redevient VIVANTE. Et tout porte à croire que c’est possible.

  2. La médiathèque, c’est un concept des années 80 qui visait à ajouter les médias sonores et audio-visuels aux fonds de livres et de micro-films. Il me semble dépassé avec la numérisation généralisée, l’apparition de nombreuses chaînes thématiques et l’ accès à Internet pour presque tous.

    On peut concevoir que des métropoles régionales, pour un public plus urbain, et la présence de nombreux étudiants et enseignants stockent et présentent des DVD de films moldaves, des CD de musique des Andes ou des cassettes à bande de cours de dialectes ouest-africains, mais à Beaucaire, une bibliothèque telle qu’elle existe déjà est largement suffisante.

    Après s’il s’agit juste d’ajouter 3 postes informatiques (et je pense qu’il y en a déjà) et de baptiser pompeusement le tout « médiathèque » pourquoi pas. Ce sera juste ringard et se payer de mots.

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