POWEOGM

Là où il y a une volonté il y a une voie

On connaissait la gestion à la petite semaine avec le tandem André/Cellier, on va aimer le développement durable.

Le 21 janvier 2008, dans la froideur hivernale, deux décisions sont venues réchauffer nos coeurs : l’abandon définitif du projet Poweo et l’interdiction de cultiver les OGM sur le territoire communal.

Dans le premier cas c’est l’aboutissement d’un combat de 2 ans et une grande satisfaction pour tous ceux qui n’ont jamais renoncé, une leçon à méditer pour tous les défaitistes qui disaient «C’est décidé en haut-lieu et s’ils veulent faire la centrale, ils la feront».

Le combat citoyen n’est pas un vain mot, cet exemple doit nous servir pour d’autres luttes.

La décision d’interdire la culture d’OGM sur la commune relève d’une demande de Réagir pour Beaucaire au conseil municipal. Elle témoigne de la volonté de laisser à nos enfants une terre sur laquelle ils pourront vivre.

Depuis l’après-guerre, l’industrie chimique a fait croire aux paysans que le salut viendrait de la chimie et ceux-ci, en toute confiance, ont largement utilisé les pesticides sur leurs terres. Certes, aujourd’hui l’agriculture mondiale peut nourrir deux fois la population mondiale, mais à quel prix ? Des agriculteurs ruinés, des savoir-faire agricoles ancestraux oubliés, des eaux et des sols chargés en nitrates, en pesticides, la disparition des insectes pollinisateurs, la présence de pesticides dans toutes les mers du monde, dans les graisses des ours polaires, dans les poissons de mer…

L’arrêt de cette fuite en avant passe par des décisions locales et nous saluons le courage politique de M. le maire qui a pris en compte notre souhait.

Désormais Beaucaire peut afficher aux entrées de la ville à l’instar d’autres communes : BEAUCAIRE, VILLE SANS OGM

OGM, non merci !

Mais qu’ont-ils donc contre les OGM, ces écolos passéistes qui s’opposent à toute forme de progrès ?

«Les OGM vont permettre de nourrir la planète et de vacciner les populations contre le paludisme avec des bananes OGM.»
«Dans la nature, des OGM il y en a partout, l’homme produit des OGM depuis 8 000 ans, en sélectionnant ses céréales».

Qui n’a entendu ce genre de propos largement relayés par les média, voire par certains scientifiques ? (Claude ALLEGRE, dégraisseur de mammouth) ?

Ce soir-là, j’avais le choix entre un énième match de foot sur la une, les bronzés sur la deux et un truc sur les légumes sur Arte. A me légumer le cerveau, j’ai choisi Arte et son documentaire «Le monde selon Monsanto».

Comme souvent, les faits en disent bien plus long que les grands discours, encore faut-il que ces faits soient portés à notre connaissance pour que l’on puisse se forger sa propre opinion. Merci Arte.

En découvrant l’envers du décor sur les OGM, tout un pan de mes certitudes s’écroulait : non seulement les OGM ne nourrissent pas la planète, mais les rendements des plantes OGM sont inférieurs aux rendements des plantes traditionnelles, l’utilisation de pesticides augmente en même temps que les surfaces cultivées en OGM, les dizaines de millions d’hectares dédiées à la production d’OGM dans le monde concernent essentiellement la production de soja et de maïs pour nourrir le bétail et non des bananes anti palu…

Plus grave encore : les dégâts humains sont terribles !

Inde : des milliers de suicides de paysans ruinés par l’achat des graines OGM (très chères), les faibles rendements, l’augmentation des traitements des parasites non visés par la manipulation génétique…

Amérique latine : des centaines de milliers de petits paysans déplacés dans les bidonvilles pour libérer des terres à soja OGM cultivées par l’agro-industrie à grand renfort d’arrosage de roundup par avion. Des opposants abattus, des petits paysans fuyant leur village parce que leurs animaux, voire leurs enfants sont morts sous les traitements aériens d’herbicide.

Mexique : pays d’origine du maïs, il est désormais impossible de trouver des champs de maïs traditionnels non contaminés au maïs transgénique, le vent, les oiseaux, les insectes ont transporté les pollens dans les régions les plus reculées du pays.

Amérique du Nord : la firme Monsanto, dont le siège est à St-Louis dans le Missouri, détient 90% des graines transgéniques du monde. Elle a ses entrées dans toutes les administrations qui pourraient gêner sa marche en avant dans sa volonté de maîtriser l’alimentation mondiale. Elle poursuit en justice quiconque lui ferait ombrage et, à force de procès coûteux, dissuade scientifiques intègres, agriculteurs traditionnels contaminés par les OGM, politiciens sincères…

Europe : tant bien que mal, l’Europe résiste, 86 % des Européens ne souhaitent pas avoir d’OGM dans leurs assiettes, mais la pression sur les décideurs est immense.

Consciente de la mauvaise image véhiculée par les OGM, de grandes enseignes comme Carrefour exigent de leurs fournisseurs l’absence d’OGM dans les produits vendus sous leur marque.

Mettriez-vous un peu d’insecticide dans votre fond de veau, un peu d’herbicide dans votre chapelure ? Les OGM c’est pourtant cela : la plante de maïs transgénique sécrète un insecticide dans toutes ses cellules, celui-ci n’est pas détruit par la cuisson et se retrouve dans votre assiette.

L’hybridation utilisée depuis 8000 ans se passe à l’intérieur d’une même espèce (céréales, bovins…) et non en «croisant» un corbeau avec un platane avec des conséquences génétiques inconnues. Elle a permis d’augmenter les rendements et de nourrir l’humanité tant bien que mal.

Les OGM quant à eux sèment la mort. L’espoir doit venir de la mobilisation citoyenne.

Pour vous forger votre opinion : «Le Monde selon Monsanto» en livre et DVD disponible dans toutes les bonnes librairies. Ce livre relate l’enquête conduite pendant 3 ans par Marie Monique ROBIN, journaliste indépendante (prix Albert Londres pour son travail sur les trafics d’organes dans les pays pauvres).

Site internet : Greenpeace.

Editorial des 3 singes n°2 (1er semestre 2009)

NO PASARAN !

Grâce à la mobilisation citoyenne, POWEO et les OGM ne passeront pas par Beaucaire.

N’est ce pas une belle victoire qui illustre qu’en ces temps de crise où les difficultés matérielles pourraient nous inciter au repli sur soi, les combats collectifs sont pleinement d’actualité.

Bien sur nous avons aussi connu des défaites comme la fermeture de LINPAC Tarascon par exemple .

L’expérience nous montre pour autant qu’une population informée, utilisant les technologies les plus modernes de fonctionnement en réseau, et animée par un esprit créatif est tout à fait capable de faire reculer les pouvoirs en place et d’inventer les systèmes politiques de demain.

La mise à sac du service public et le chômage de masse ne sont pas une fatalité mais le résultat de politiques n’ayant vocation que de servir une minorité dirigeante.

Alors, voyez comment une initiative locale comme celle que connaît la Guadeloupe a pu essaimer jusqu’en métropole. Voyez comment le mouvement interprofessionnel du 29 janvier a pu rassembler et celui du 19 mars rassemblera en nombre autour de valeurs communes dont l’essence est bel et bien la revendication de notre dignité de citoyen non seulement français mais aussi du monde.

Nos enfants nous condamnent à l’optimisme car il est impensable que nous leur laissions un monde irrespirable sans que nous ayions au préalable tenté l’impossible. SARKOZY n’avait il pas comme slogan de campagne «ensemble tout devient possible» ?

Montrons lui que sur ce point au moins, il avait raison.

Y a-til encore de la place pour l'écologie à Beaucaire ?

Les 3 Singes n°2 / mars 2009

Notre fameux journal que vous avez peut-être eu la chance de trouver dans votre boîte aux lettres et que vous pouvez également consulter au format PDF !

Cliquez sur le lien pour voir le journal de mars 2009 : Les trois singes mars 2009

L’édito : NO PASARAN !

Grâce à la mobilisation citoyenne, POWEO et les OGM ne passerons pas par Beaucaire. N’est ce pas une belle victoire qui illustre qu’en ces temps de crise où les difficultés matérielles pourraient nous inciter au repli sur soit, les combats collectifs sont pleinement d’actualité. Bien sur nous avons aussi connu des défaites comme la fermeture de LINPAC Tarascon par exemple. L’expérience nous montre pour autant qu’une population informée, utilisant les technologies les plus modernes de fonctionnement en réseau, et animée par un esprit créatif est tout à fait capable de faire reculer les pouvoirs en places et d’inventer les systèmes politiques de demain. La mise à sac du service public et le chômage de masse ne sont pas une fatalité mais le résultat de politiques n’ayant vocation que de servir une minorité dirigeante. Alors, voyez comment une initiative locale comme celle que connaît la Guadeloupe a pu essaimer jusqu’en métropole. Voyez comment le mouvement interprofessionnel du 29 janvier a pu rassembler et celui du 19 mars rassemblera en nombre autour de valeurs communes dont l’essence est bel et bien la revendication de notre dignité de citoyen non seulement français mais aussi du monde. Nos enfants nous condamne à l’optimisme car il est impensable que nous leur laissions un monde irrespirable sans que nous ayons au préalable tenté l’impossible. SARKOZY n’avait il pas comme slogan de campagne « ensemble tout devient possible » ? Montrons lui que sur ce point au moins, il avait raison.

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