Joëlle Nonnon-Cardonnel

Joelle-Cardonnel-Réagir-Pour-Beaucaire

63 ans, 5 enfants, 3 petits enfants
Retraitée, ex-responsable de chantier d’insertion
Conseillère d’opposition de 2001 à 2008

Venue dans la région pour intégrer l’Ecole de Photographie d’Arles, j’y suis resté ensuite avec les miens.
Installés à Beaucaire en 90, nous sommes tombés sous le charme, à la fois fascinés par toutes ces splendeurs patrimoniales qui font la personnalité de la ville et mus par l’urgence de la voir se décrépir dans ses murs et dans sa population, frappée de précarité et de disharmonie.
J’ai été encadrante d’un chantier communal d’insertion à Bellegarde. Dans ce cadre-là, j’ai entraîné avec moi des équipes d’une vingtaine de RMIstes pour à la fois créer du patrimoine, une cabane de gardian, réalisée avec les techniques et le matériau traditionnel, mais aussi pour restaurer un patrimoine existant et ruiné, l’ancien moulin à huile, bâtiment et infrastructure, meules, presses, four… l’ensemble mis en fonctionnement comme au début du XXème siècle.
J’ai été portée par la conviction forte qu’une population en difficulté pouvait assumer, concevoir et réaliser ce que l’on donne en général à gérer à des cercles fermés de gens dits « autorisés ». Ce défi fût une réussite; patrimoine légué à la commune pour une bonne maintenance.
Pour moi, il fût l’expression que la part créative d’un travail est un droit inaliénable de l’homme. La collectivité a tout à gagner à faire confiance aux capacités des plus démunies d’entre elles. Le patrimoine, ce n’est pas un décor réservé à une élite, c’est le corps dans lequel l’être social, l’être individuel, vit.
Je pense que Beaucaire est une ville en grande difficulté sociale, mais qu’elle a des atouts et un potentiel que beaucoup pourraient envier. A grands défis, grands projets.
A l’instar de Coline Séreau, je crois que « pour un problème global », il y a « beaucoup de solutions locales »; à terme, celles-ci changent l’ordre des choses.
Des initiatives fourmillent partout, le rôle de ceux qui ont à charge de mener la commune, est de les découvrir, de les susciter et de leur permettre d’éclore.
Mon appartenance à la gauche réside dans cette foi-là.

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