consultation de la population

Je consulte la population… mais uniquement pour qu’elle me donne raison !

On le sait, le Maire de Beaucaire est un obsédé de la communication. Faire le buzz, pour en tirer un bénéfice politique, semble être plus important que toute autre considération.

Ainsi, il n’hésite pas à nous gratifier de ses aventures quotidiennes sur les réseaux sociaux allant jusqu’à publier ce qu’il achète sur le marché pour son repas de midi.

Pour la réforme des rythmes scolaires, il lance à la va-vite une pétition pour savoir ce que préféreraient les Beaucairois : TAP tous les jours ou regroupement sur un jour ? Il en profite pour se vanter de respecter ses promesses électorales en matière de consultation publique mais « oublie » de dire aux Beaucairois que, l’Académie imposant les TAP fractionnés, il ne tiendra pas compte de leur avis.

Quand il est en difficulté, comme par exemple sur l’arrêté limitant l’ouverture des commerces en centre-ville, il lance une pétition pour solliciter le soutien de la population. Prudent, il abroge aussi l’arrêté qui risquait de le faire condamner. Bien entendu, sur les réseaux sociaux il transformera cette reculade en une victoire : le juge, n’ayant plus d’arrêté à étudier, a bien été obligé de débouter les commerçants plaignants !

Là où les choses deviennent intéressantes, c’est quand les Beaucairois expriment un mécontentement ou une opinion qui ne va pas dans le sens du Maire.

Ainsi, les habitants de la rue du 19 mars 1962 (date officielle du cessez-le-feu de la Guerre d’Algérie) ont dit, par pétition, qu’ils ne voulaient pas voir leur rue renommée en « Rue du 5 juillet 1962-Massacres d’Oran ».

Photo0017Le Maire n’en a rien eu à faire et  a imposé aux habitants le changement du nom de leur rue au mépris de leur avis qui n’allait pas dans le sens de ses convictions politiques sectaires et partisanes… et de ses intérêts électoraux à quelques semaines des élections régionales !

Autre exemple, celui de la rue de Nîmes. Les habitants se plaignent, depuis plusieurs mois, que leur rue est devenue dangereuse car beaucoup de personnes qui l’empruntent en voiture ne respectent pas les règles de sécurité et du code de la route. Des incidents, très préoccupants, sont venus confirmer leurs craintes.

Des habitants de la rue ont lancé une pétition qui a été relayée sur les réseaux sociaux. Lors du dernier conseil municipal, voilà que le Maire, dans un de ces monologues interminables dont il a seul le secret, s’en prend aux initiateurs de la pétition. Il martèle que la Mairie avait prévu de travailler sur le sujet et délire ensuite sur des personnes, mal intentionnées évidemment, qui passent leur vie à faire des pétitions et se plaint de manipulation politicienne.

Cela ne manque pas de sel venant d’une personne qui pratique la propagande politique du matin au soir !

Mis en difficulté et sans doute énervé par Rose-Marie Cardona, élue de Réagir pour Beaucaire au Conseil municipal, qui avait eu le front de lui dire que les incidents concernant la rue de Nîmes sont connus de tous de longue date, voilà le maire qui « pète un câble » et se lance, avec son agressivité habituelle, dans une diatribe contre l’opposition qui exploiterait le problème : « Alors voilà, il n’y a que pour les imbéciles heureux que tout se fait en un claquement de doigts dont certains, des personnes qui vous soutiennent et qui colportent n’importe quoi, notamment via les réseaux sociaux ou via la presse. »

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Vexé d’avoir à se justifier de n’avoir rien fait pendant plusieurs mois et ne voulant pas avouer que c’est la pétition qui a déclenché la mise en route de l’étude de faisabilité, il continue tout aussi énervé et affirme, contre toute vraisemblance, que le dossier était pris en charge de longue date par ses services puis balance : « Voilà donc si maintenant certains veulent faire croire qu’on peut tout régler en une semaine, créer des trottoirs de toutes pièces en une semaine, trouver 200.000 euros comme ça ! Ah ben les 200.000 euros ils sont tombés de l’arbre, on les met bien sûr. Bien écoutez c’est votre choix, c’est votre opinion de dire ça, c’est absolument pas pragmatique, pas réaliste non plus et je crois qu’il faut un temps pour tout et nous avons fait notre boulot, on a envoyé notre agent voir sur place et on a mis au budget, on l’a vu là, une étude de faisabilité… »

Manifestement, pour en arriver à des arguments aussi criants de mauvaise foi, il faut croire que M. Le Maire n’aime pas être pris en défaut et que les consultations de la population c’est bien… Mais seulement quand c’est lui qui les lance et si elles lui donnent raison !

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